L’UNICEF France exprime sa plus vive préoccupation, suite aux révélations du livre Les Ogres de Victor Castanet, qui met en lumière des cas de maltraitance et des pratiques inacceptables dans certaines micro-crèches privées.
Paris, le 17 septembre 2024 – Les faits relatés dans cet ouvrage sont alarmants et vont à l’encontre des droits fondamentaux des enfants, en particulier leur droit à une protection contre toute forme de violence, tel que garanti par la Convention internationale des droits de l’enfant (CIDE), ratifiée par la France.
Ils mettent en lumière de graves défaillances dans l’accueil des jeunes enfants, une étape déterminante pour leur développement et leur épanouissement. La première responsabilité de toute structure d’accueil de la petite enfance est de garantir la sécurité affective, physique et psychologique des enfants. Les pratiques de certaines micro-crèches, telles que décrites, témoignent d’un système qui, dans certains cas, privilégie la rentabilité au détriment du bien-être des enfants.
Ces révélations s’inscrivent dans la lignée de travaux récents, notamment deux rapports de l’Inspection générale des affaires sociales (IGAS), qui pointent depuis plusieurs années des dysfonctionnements graves dans certains établissements d’accueil. Une qualité d’accueil très hétérogène, des conditions de travail dégradées pour les professionnels, et une pénurie de personnel qualifié viennent exacerber des inégalités territoriales et sociales, au détriment des enfants les plus jeunes.
Garantir la sécurité et l’avenir de nos enfants
L’UNICEF France appelle à des mesures urgentes et ambitieuses pour améliorer la qualité de l’accueil dans toutes les structures, y compris les micro-crèches. Nous demandons que les pouvoirs publics prennent des mesures immédiates pour :
- Mettre fin aux dérogations règlementaires qui permettent aux micro-crèches de fonctionner avec des standards de qualité inférieurs à ceux d’autres établissements d’accueil de jeunes enfants (EAJE).
- Instaurer des contrôles renforcés sur la qualité de l’accueil et la qualification des personnels.
- Renforcer l’attractivité des métiers de la petite enfance par une revalorisation des salaires et des conditions de travail, pour garantir un accompagnement respectueux des besoins individuels de chaque enfant.
« L’accueil des jeunes enfants doit être un pilier central des politiques publiques. Il est impératif que chaque enfant, indépendamment de son milieu social ou de son lieu de résidence, ait accès à une structure d’accueil de qualité, respectant des normes élevées de sécurité et de bien-être », affirme Adeline Hazan, présidente de l’UNICEF France.
« Nous en appelons au nouveau gouvernement pour qu’il fasse de l’enfance une priorité nationale, en renforçant les normes et en instaurant un cadre de contrôle plus strict des lieux d’accueil de la petite enfance. La nomination d’un ministre de l’Enfance dédié, avec les moyens et l’autorité nécessaires, serait une première étape cruciale dans la mise en œuvre d’une politique globale et cohérente en faveur des enfants. Comme l’affirme Victor Castanet dans son prologue : « Parce qu’il en va de la sécurité et de l’avenir de nos enfants » », poursuit-elle.