Aminata est infirmière au Centre de Santé de Promotion Sociale de Kaya, au Burkina Faso. C’est elle qui chaque jour reçoit, examine, diagnostique les pathologies de malnutrition sévère auxquelles font face les enfants. Sur place, les équipes de l’UNICEF fournissent près de 80% des aliments thérapeutiques pour lutter contre cette crise nutritionnelle.
Aujourd’hui, Aminata accueille Abibou, une jeune maman de 23 ans, avec son bébé de 6 mois dans les bras. Abdoul Razak est le plus jeune de ses deux enfants. Il ne pèse que 4,5 kilos et son état est sérieusement inquiétant.
Au Burkina Faso, la montée de la violence et la sécheresse ont induit des déplacements de population forcés. La flambée des prix des denrées alimentaires à cause de la crise en Ukraine a aussi contribué à la forte augmentation des cas de malnutrition sévère, dont les enfants sont les premières victimes.
Abidou et ses deux enfants ont été contraints de quitter leur maison et de trouver refuge à Kaya, la ville la plus proche de leur village d’origine. C’est peut-être ce qui a permis de sauver le plus jeune de ses fils. En effet, grâce à l’action de proximité menée par les agents de santé locaux, la jeune maman a été envoyée au centre de santé et de promotion sociale (CSPS), où des infirmières dépistent quotidiennement des dizaines d’enfants souffrant de malnutrition.
C’est ainsi qu’Abdul Razak, a été diagnostiqué comme souffrant de malnutrition aiguë sévère. Avec ses 4,5 kg, ce bébé de 6 mois était trop maigre pour sa taille et s’il n’avait pas été pris en charge, il serait sans doute mort. Sa maman a reçu 15 sachets d’aliments thérapeutiques prêts à l’emploi (RUTF), avec pour instruction de nourrir Abdul avec deux sachets par jour.
Chaque enfant amené au Centre de Santé de Kaya est pesé et mesuré – taille et circonférence de la partie supérieure du bras. Il suffit de quelques secondes pour regarder la courbe de croissance avec ces mesures.
Lorsqu’un enfant souffre de malnutrition aiguë sévère, le personnel de santé donne à la mère un sachet d’aliments thérapeutiques prêts à l’emploi pour voir si l’enfant a de l’appétit et le mange.
Quand je sauve un enfant, mon cœur est rempli de joie et nous chantons « C’est la joie, oh, oh ! » , dit Aminata, les yeux remplis de larmes et d’émotions.
Elle poursuit : « J’aime les enfants et je consacre beaucoup de mon temps et de mon énergie à faire mon travail et à m’assurer qu’aucun enfant qui vient à moi n’est laissé sans surveillance, même si cela signifie que j’ai moins de temps pour ma propre famille. »
Lutter contre l’insécurité alimentaire au Burkina Faso
En raison de l’insécurité de ces dernières années, Aminata a vu le nombre d’enfants diagnostiqués en malnutrition aiguë augmenter. Il y a près de 2 millions de personnes déplacées à l’intérieur du Burkina Faso, et la ville de Kaya a doublé sa population au cours des dernières années. En 2020, Aminata a dépisté et diagnostiqué 250 enfants souffrant de malnutrition.
Ce nombre a depuis explosé. Au cours du premier trimestre de 2022, 637 enfants malnutris ont été dépistés par son équipe. Aminata se souvient très bien d’un enfant en particulier qu’elle a vu alors qu’elle se promenait en ville. L’enfant était si gravement malnutri qu’il était sur le point de mourir. Elle a rapidement emmené la mère et son enfant à l’hôpital le plus proche où des médecins et des infirmières l’ont soigné. Son cœur se remplit de bonheur lorsqu’elle voit aujourd’hui l’enfant et la façon dont il grandit maintenant en bonne santé.
Pourquoi il est urgent d’intervenir maintenant
Comme ce petit garçon dont parle Aminata, comme Abdul Razak, ils sont des centaines de victimes de cette maladie. Ces enfants sont véritablement en danger. L’UNICEF qui fournit 80% des aliments thérapeutiques pour les enfants au Burkina Faso a besoin du soutien de tous. Si nous n’agissons pas, ce seront près de 700 000 enfants qui seront atteints avant la fin de l’année 2022 !
Soutenons les programmes de l’UNICEF !