Comme de nombreux pays au Moyen-Orient, la Syrie fait face à une flambée de prix des denrées alimentaires, exacerbée par la guerre en Ukraine. Sur place, la population est désormais confrontée à de graves risques de malnutrition.
Dans le village rural de Jarba, dans la Ghouta orientale, au sud-ouest de la Syrie, l’accès à la nourriture devient de plus en plus difficile.
« Quand je regardais mon fils, j’étais particulièrement triste de le voir si maigre. Il était tellement affaibli qu’il n’avait plus l’énergie d’aller jouer avec son frère et ses cousins », confie Abir, la mère du petit Ishak.
Ishak, âgé d’un an et demi, vit avec son frère aîné Jamal, ses parents, ses grands-parents, son oncle ainsi que sa tante. « Nous n’avons malheureusement pas les moyens de vivre dans une maison séparée », nous explique Abir. Son mari, Mohamed, travaille comme transporteur, mais avec la flambée des prix, son salaire ne suffit plus pour répondre aux besoins de toute la famille.
« Nous n’avons pas les moyens d’acheter des produits laitiers, du poulet, de la viande ni même des fruits. Cette mauvaise alimentation a affecté la grossesse d’Abir et a eu un impact direct sur la santé d’Ishak », nous raconte Rana, la grand-mère.
Depuis sa naissance, le jeune garçon avait du mal à s’adapter à la nourriture solide. Ses crises d’asthme, qui duraient parfois jusqu’à vingt jours, avaient aggravé la situation.
« Ishak a commencé à marcher et à faire ses dents plus tard que les autres enfants de son âge et cela m’inquiétait. Je ne savais pas quoi faire ni vers qui me tourner », ajoute Abir.
En raison de longues années de crise, l’accès aux services de soins de santé primaire et de nutrition est extrêmement difficile dans cette région rurale de la Syrie. De nombreuses familles renoncent à s’y rendre par manque de moyens. La situation économique désastreuse ne fait qu’empirer les choses pour beaucoup, y compris pour Abir et son fils.
L’UNICEF porte secours aux enfants malnutris
« Lorsque j’ai appris que les équipes de l’UNICEF visitaient notre village deux fois par semaine, j’ai immédiatement emmené Ishak pour un examen. On m’a vite informé qu’il souffrait de malnutrition aiguë modérée ». Abir a commencé à rendre visite à l’équipe mobile une fois par semaine pour fournir à Ishak les vitamines et les compléments nutritionnels dont il avait besoin.
« Chaque fois que je manquais un rendez-vous pour une raison quelconque, ils m’appelaient pour vérifier qu’il allait bien et me proposaient un autre rendez-vous de suivi. Le soutien qu’ils nous ont apporté a été formidable ! »
L’état du petit Ishak s’est amélioré au cours de la première semaine qui a suivi le début du traitement. Il a commencé à reprendre du poids progressivement et à marcher à nouveau.
Un don peut sauver des vies
Plus de trois mois après le début du conflit en Ukraine, les répercussions de cette guerre ont un impact dévastateur bien au-delà des frontières, notamment au Moyen-Orient, comme en Syrie, au Yémen ou au Liban. Ces pays importent plus de 90% des produits alimentaires de première nécessité. Ils font face à de graves pénuries et autant de risques de malnutrition pour les populations.
Nos équipes travaillent sur le terrain pour venir en aide aux enfants et aux familles les plus démunis.