Projet phare de l’UNICEF France, le prix UNICEF de littérature jeunesse valorise chaque année une sélection d’ouvrages pour sensibiliser aux droits de l’enfant.
Cette année, c’est la célèbre autrice Mélissa Da Costa, qui est marraine de la 9e édition. Nous sommes allés à sa rencontre.
Pourquoi avoir choisi de poursuivre votre mobilisation aux côtés de l’UNICEF France?
Les droits de l’enfant et toutes les thématiques qui gravitent autour me tiennent particulièrement à cœur.
L’année dernière, j’ai eu le plaisir de collaborer avec les équipes de l’UNICEF pour la sortie de mon roman « La Faiseuse d’Etoiles ». L’expérience m’a beaucoup plu et je suis contente de pouvoir la renouveler.
Vous avez participé avec votre fils à la sélection des livres pour la catégorie des 3-5 ans. Racontez-nous comment cela s’est passé.
C’était génial ! En tant que marraine du prix, j’ai pris du plaisir à découvrir les ouvrages.
Mon fils, qui adore lire, était lui aussi très impatient. On a d’ailleurs dû instaurer une règle : pas plus de 3 livres par soir. Il choisissait des ouvrages différents chaque jour et avait toujours de nombreuses questions.
En tant que parent, c’est agréable de partager ces moments avec son enfant. Ça permet aussi d’aborder des sujets importants de façon concrète.
L’édition 2025 a pour thème « Grandir dans un monde durable, ça n’attend pas ». Que vous inspire cette thématique ?
Ça m’inspire une certaine notion d’urgence. Il est injuste de se dire que les jeunes générations devront vivre avec les conséquences des choix qui n’étaient pas les leurs.
Mais cette thématique est aussi porteuse d’espoir. Plus les prochaines générations seront sensibilisées, plus elles seront impliquées. Elles pourront porter le sujet à bras le corps et être actrices du changement.
Selon nos estimations, les enfants nés en 2020 connaitront 7 fois plus de catastrophes environnementales que leurs grands-parents. Que vous évoque ce chiffre ?
Je n’en avais pas du tout conscience. C’est terrifiant. Encore une fois, c’est injuste que ces enfants aient à subir les conséquences d’actions qui n’étaient pas les leurs.
Ce chiffre m’évoque aussi l’urgence d’agir pour ces futures générations qui, malgré leur conscience des enjeux environnementaux, en seront les premières victimes.
Pensez-vous que la littérature est une arme dans la lutte contre le changement climatique ? Si oui, en quoi ?
On pourrait se dire que la littérature est une arme beaucoup trop douce ou trop légère face aux enjeux climatiques. Pourtant, elle a le pouvoir de façonner l’inconscient collectif et d’y semer certaines idées.
Grâce à la littérature, on peut faire évoluer les mentalités. Petit à petit, ces enjeux environnementaux pourront s’inscrire dans la durée et renforcer notre volonté d’agir.
En tant qu’auteur, comment contribuer à rendre le monde plus durable selon vous ?
En réalité, l’industrie du livre utilise beaucoup de papier. Alors oui, la question se pose et ce sont des enjeux auxquels je suis sensible.
Je pense aussi qu’un auteur a le pouvoir de s’emparer d’un sujet et de le faire connaître au plus grand nombre. L’exemple est flagrant avec des thématiques comme la place de la femme dans la société ou l’écologie qui sont très en vogue aujourd’hui mais qui étaient totalement absentes de la littérature avant.
Au-delà des livres, je crois que la fiction et l’art en général changent les regards et peuvent contribuer à rendre notre monde plus durable.
C’est subtil, c’est progressif, mais c’est possible.
Un dernier message à transmettre ?
Lisez. Mettez des livres entre les mains de vos enfants. Lisez avec eux.
C’est important car c’est l’un des meilleurs moyens pour leur transmettre des messages. Derrière une simple histoire, des questions existentielles sont amenées et les enfants découvrent le monde. C’est une belle façon de les faire grandir. Alors n’hésitez pas à leur faire découvrir la sélection d’ouvrages du prix littéraire. C’est un moment de partage !