Nommé ambassadeur d’UNICEF France, le chef d’orchestre et directeur musical de l’Orchestre philarmonique de Radio France Mikko Franck s’est rendu au Bénin où il a pu constater les actions entreprises pour que chaque enfant ait la chance de vivre.
Vous avez commencé à jouer du violon à l’âge de cinq ans. Enfant, rêviez-vous déjà de devenir l’un des plus grands chefs d’orchestre au monde ?
Quand j’étais enfant, je rêvais de pouvoir créer de la musique. Être célèbre ou pas m’importe peu. J’adore la musique, elle est présente dans tous les aspects de ma vie. C’est comme pour l’eau, j’en ai besoin pour vivre. Je suis chef d’orchestre depuis 21 ans et ça me plaît toujours autant. Même si je pourrais envisager de ne plus être chef d’orchestre, il me serait impossible de vivre sans musique.
Vous avez pu réaliser vos rêves, mais de nombreux enfants sont privés de cette chance. Qui vous a aidé à y parvenir ?
Quand j’avais 4 ans, j’ai dit à mes parents : « Je voudrais jouer du violon, s’il vous plaît. » Mais ils ne m’ont pas pris au sérieux, ils se sont dit qu’un jour ce serait le violon, le lendemain policier, puis conducteur de camions le jour d’après. Alors j’ai insisté pendant une année entière et au bout d’un an, ils ont pris conscience que j’étais très sérieux. Je leur avais aussi dit que je voulais être chef d’orchestre. Finalement, je ne suis jamais devenu violoniste, seulement chef d’orchestre, mais je pense que c’est plutôt pas mal d’avoir eu raison à 50% alors que je n’avais que cinq ans.
Je suis le petit dernier d’une famille de cinq enfants et tous les autres ont des métiers « sérieux », je suis le seul musicien de la famille. Je suis infiniment reconnaissant envers mes parents de m’avoir laissé faire ce que je voulais faire. Grâce à eux, j’ai pu réaliser mes rêves. Et je continue à rêver aujourd’hui encore. J’ai 38 ans, et je rêve d’être un meilleur musicien, un meilleur chef d’orchestre, et peut-être aussi un meilleur être humain, petit à petit.
Vous venez d’être nommé Ambassadeur d’UNICEF France. Qu’est-ce qui vous a poussé à prendre part à vous battre en faveur des droits des enfants ?
Les enfants sont ce qu’il y a de plus important au monde. Nous, les adultes, nous faisons beaucoup d’erreurs. C’est la raison pour laquelle tant d’enfants ne sont pas en sécurité ou en bonne santé. J’ai remarqué quelque chose au Bénin : c’est tout le village qui élève ensemble les enfants. Je pense que nous pourrions tous suivre cet exemple, nous devrions élever nos enfants ensemble. Nous pouvons prendre soin des enfants dans le besoin. Je crois que peu importe l’endroit où on est né, dans un pays riche ou pauvre, dans une grande ville ou un petit village, chaque enfant reste unique. Chaque vie est précieuse et je veux vraiment faire de mon mieux pour aider UNICEF France à faire en sorte que chaque enfant ait la chance de réaliser ses rêves et son potentiel.
Quels sont les sujets sur lesquels vous travaillerez le plus en tant qu’Ambassadeur ?
Les enfants. C’est aussi simple que ça. La priorité pour moi, c’est d’assurer la bonne santé et la survie de chaque enfant. Je sais qu’UNICEF travaille dans plusieurs domaines essentiels, comme l’éducation, mais il me semble que la santé est le point crucial. Il y a tellement d’enfants qui ne peuvent pas fêter leur cinquième anniversaire ! Si on ne leur donne pas la chance de vivre, on ne peut même pas leur permettre d’aller à l’école. C’est tellement injuste que tant d’enfants meurent si jeunes de maladies qui peuvent être soignées. C’est indigne et je vais faire de mon mieux avec UNICEF France pour y remédier.
Qu’est-ce qui vous a le plus marqué après votre mission au Bénin ?
J’y ai rencontré des gens incroyables, aussi bien des adultes que des enfants. Ils m’ont raconté leur histoire et j’ai pu voir de mes propres yeux les difficultés que rencontrent les enfants dans ce pays. Mais d’une certaine façon, je suis très heureux, parce que j’ai pu voir l’aide qu’on leur apporte, et ils ont de plus en plus accès à des soins de santé. Ce qu’il y a de plus touchant, c’est peut-être que tant de gens soient passionnés par cette cause. Ils travaillent si dur pour que chaque enfant ait une chance de vivre. Avoir une telle passion, c’est rare, et j’ai été très touché de voir cela.