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Des bénéficiaires du programme Accelerated Education étudient au centre d'apprentissage de Kashojwa, hébergé par l'école primaire de Kashojwa, dans le district d'Isingiro. UNICEF/UNI217999/Abdul
Des bénéficiaires du programme Accelerated Education étudient au centre d'apprentissage de Kashojwa, hébergé par l'école primaire de Kashojwa, dans le district d'Isingiro. UNICEF/UNI217999/Abdul

Mises en échec par la discrimination et les stéréotypes liés au genre, les filles accusent un retard en mathématiques par rapport aux garçons

À l’approche du Sommet des Nations Unies sur la transformation de l’éducation, l’UNICEF avertit que les faibles niveaux de compétence en calcul, surtout chez les filles, mettent en péril la capacité des enfants à apprendre, à se développer et à progresser.

New York/Paris, le 14 septembre 2022 – Les filles accusent un retard en mathématiques par rapport aux garçons au niveau mondial – un écart qui prend notamment ancrage dans le sexisme et les stéréotypes liés au genre, souligne un nouveau rapport publié aujourd’hui par l’UNICEF.

D’après de nouvelles analyses de données concernant plus de 100 pays et territoires et présentées dans Solving the equation: Helping girls and boys learn mathematics (Résoudre l’équation : Aider les filles et les garçons à apprendre les mathématiques), les garçons ont jusqu’à 1,3 fois plus de chances que les filles d’acquérir des compétences en mathématiques. Cette disparité est en partie causée par les normes de genre négatives et par la vision souvent stéréotypée qu’entretiennent le personnel enseignant, les parents et les autres élèves au sujet de l’incapacité innée des filles à comprendre les mathématiques. Le rapport souligne qu’une telle attitude a également pour effet de saper la confiance personnelle des filles, les préparant ainsi à l’échec.

« Les filles sont tout aussi aptes que les garçons à maîtriser les mathématiques, mais elles ne bénéficient malheureusement pas des mêmes chances d’acquérir ces compétences essentielles », a déclaré Catherine Russell, Directrice générale de l’UNICEF. « Nous devons avoir raison des stéréotypes et des normes sexospécifiques qui empêchent les filles de progresser, et accentuer nos efforts pour aider chaque enfant à acquérir les compétences fondamentales dont il a besoin pour réussir à l’école et dans la vie. »

L’apprentissage des mathématiques renforce les facultés de mémorisation, de compréhension et d’analyse, lesquelles améliorent à leur tour la créativité des enfants, indique le rapport. En amont du Sommet des Nations Unies sur la transformation de l’éducation, l’UNICEF prévient que les enfants n’ayant pas acquis les compétences de base en mathématiques, entre autres apprentissages fondamentaux, risquent d’avoir des difficultés à accomplir diverses tâches cruciales, comme résoudre des problèmes ou mener un raisonnement logique.

À la lumière d’une analyse de données portant sur 34 pays à revenu faible et intermédiaire, les filles accusent bel et bien un retard par rapport aux garçons, mais il convient également de noter que les trois quarts des enfants d’âge scolaire en 4e année du cycle d’enseignement primaire ne possèdent pas les compétences fondamentales en calcul. D’après les données provenant de 79 pays à revenu intermédiaire et élevé, plus d’un tiers des élèves âgés de 15 ans ont encore des compétences insuffisantes en mathématiques.

Le niveau de richesse des ménages constitue par ailleurs un facteur déterminant. En effet, le rapport indique que les élèves issus des ménages les plus riches sont 1,8 fois plus susceptibles d’acquérir des compétences en calcul d’ici à leur entrée en 4e année d’école primaire que les enfants issus des ménages les plus pauvres. En outre, les enfants qui bénéficient d’une éducation durant leur petite enfance et qui fréquentent des services de garde d’enfants ont jusqu’à 2,8 fois plus de chances de posséder des compétences suffisantes en mathématiques à l’âge de 15 ans, contrairement à ceux qui ne suivent pas de tels programmes.

Ce rapport précise également que les répercussions de la pandémie de COVID-19 ont probablement exacerbé davantage les retards d’apprentissage des enfants en mathématiques. Par ailleurs, ces analyses portant uniquement sur les filles et les garçons actuellement scolarisés, il est fort probable que les disparités globales en mathématiques soient encore plus importantes dans les pays où les filles sont plus susceptibles que les garçons d’être déscolarisées.

Face à cette situation, l’UNICEF appelle les gouvernements à s’engager à offrir une éducation de qualité à tous les enfants. Nous demandons de toute urgence la mise en place d’interventions et la réalisation d’investissements supplémentaires afin de permettre à tous les enfants de retourner et de rester à l’école, d’améliorer l’accès aux cours de rattrapage, de soutenir le personnel enseignant et de le doter des outils dont il a besoin, et de s’assurer que les écoles fournissent un environnement sûr et bienveillant dans lequel tous les enfants peuvent apprendre dans de bonnes conditions.

« L’apprentissage de toute une génération d’enfants est menacé : l’heure n’est pas aux vaines promesses. Nous devons agir, dès maintenant, afin de transformer l’éducation pour chaque enfant », a conclu Catherine Russell.

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Consultez le rapport complet ici.