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Ahmad, 3 ans, de la ville de Nuseirat, dans le centre de la bande de Gaza, a dû se faire amputer après le bombardement de sa maison, le 23 octobre 2023. © UNICEF/UNI488694/Zaqout
Ahmad, 3 ans, de la ville de Nuseirat, dans le centre de la bande de Gaza, a dû se faire amputer après le bombardement de sa maison, le 23 octobre 2023. © UNICEF/UNI488694/Zaqout

Mourir dans l'attente : les enfants de Gaza confrontés à des retards fatals dans les évacuations médicales

Genève, le 25 octobre 2024 – « Les enfants nécessitant une évacuation médicale de Gaza sont évacués au rythme de moins d’un enfant par jour. A ce rythme mortel, il faudra plus de sept ans pour évacuer les 2 500 enfants qui ont besoin de soins médicaux urgents.

En conséquence, les enfants de Gaza meurent, non seulement des bombes, des balles et des obus qui les frappent, mais aussi parce que, même lorsque des « miracles » se produisent, même lorsque les bombes explosent, que les maisons s’effondrent et que le nombre de victimes augmente, mais que les enfants survivent, on les empêche de quitter Gaza pour recevoir les soins urgents qui leur sauveraient la vie. 

Cette année, entre le 1er janvier et le 7 mai, 296 enfants en moyenne ont été évacués chaque mois pour des raisons médicales. Depuis la fermeture du point de passage de Rafah le 7 mai en raison de l’offensive terrestre, le nombre d’enfants évacués pour raisons médicales est tombé à seulement 22 par mois. 

En effet, seuls 127 enfants – dont beaucoup souffrent de traumatismes crâniens, d’amputations, de brûlures, de cancers et de malnutrition sévère – ont été autorisés à quitter la bande de Gaza depuis la fermeture de Rafah.

L’une des nombreuses tragédies de Gaza est que ces chiffres effroyables n’ont pas incité les responsables à agir. Permettez-moi donc de vous présenter quelques-uns des enfants dont l’avenir est compromis par ces contraintes écrasantes. Ces enfants ne sont malheureusement pas les seuls.

Mazyona,12 ans. Lorsque deux roquettes ont frappé sa maison, tous l’ont crue morte. Son pouls avait disparu. Ses deux frères et sœurs, Hala, 13 ans, et Mohamed, 10 ans, avaient été tués.

Mazyona a subi des blessures effroyables au niveau du visage, qui a pratiquement été arraché. Les chirurgiens ont réussi à maintenir la structure restante, mais elle a besoin d’être évacuée d’urgence pour recevoir des soins spécialisés et subir une chirurgie osseuse. Mazyona a également des éclats d’obus dans le cou. Elle souffre évidemment énormément et son état s’aggrave. Le platine utilisé chirurgicalement pour reconstruire son visage est en train de sortir, et les médecins ont déclaré qu’elle avait besoin d’interventions chirurgicales en dehors de Gaza pour survivre. Mazyona s’est vue refuser l’évacuation médicale à quatre reprises. Les autorités ont suggéré que l’évacuation médicale puisse avoir lieu sans que la mère de Mazyona ne l’accompagne. Cependant, lorsque son père a tenté d’entreprendre les démarches suivantes, Mazyona s’est vue à nouveau refuser l’évacuation.

 Elia a 4 ans. Ses parents et ses frères et sœurs dormaient dans leur maison à Al Nussirat au début du mois dernier lorsqu’un obus est tombé sur la maison voisine, provoquant un grand incendie qui a englouti leur foyer.

Elia est brûlée au quatrième degré. Sa jambe a été amputée. Récemment, en raison du retard dans l’évacuation médicale, les médecins ont dû amputer les doigts de sa main droite. Elle est hospitalisée depuis 43 jours. 

Lorsque j’ai rencontré Elia au début du mois, sa mère, Eslam, était dans le lit à côté d’elle, également brûlée au quatrième degré. Elle avait aussi besoin d’une évacuation médicale urgente, à la fois pour ses brûlures et pour un grave empoisonnement du sang. Ses blessures étaient couvertes de fongus. L’évacuation médicale a été refusée à Eslam. Elle est décédée il y a deux jours, mercredi.

Depuis le décès de sa mère, Elia a reçu une autorisation d’évacuation médicale. Aucune date ne lui a été communiquée. Compte tenu du nombre de cas, il est peu probable que cela se produise rapidement. Les médecins ont déclaré qu’ils craignaient de devoir bientôt amputer la main et l’autre jambe d’Elia, âgée de 4 ans, si elle n’était pas évacuée pour raisons médicales. 

Atef a 6 mois. Il lutte contre un cancer des muscles et souffre de malnutrition sévère. Atef s’est également vu poser un tube rénal en raison de complications, ce qui a encore aggravé son état de santé fragile. Cependant, malgré la gravité de la situation de ce bébé, comme pour des milliers d’enfants, des soins médicaux appropriés sont disponibles à proximité, mais en dehors de Gaza.

Le mois dernier, Amal, la mère d’Atef, a été contrainte d’évacuer le nord de la bande de Gaza, portant Atef dans ses bras, marchant sur de longues distances dans des conditions extrêmes, juste pour atteindre l’hôpital Al Aqsa. Malgré sa taille, Al Aqsa ne dispose pas des ressources nécessaires pour soigner son fils. 

N’ayant pas de logement où retourner, Amal a installé une tente près de l’hôpital, vivant dans des conditions dangereuses et très polluées. Chaque jour, l’état d’Atef se détériore et il a besoin d’une évacuation médicale d’urgence pour avoir accès à des soins spécialisés. Atef est le seul enfant d’Amal. Cela fait deux mois qu’elle attend des nouvelles de sa demande d’évacuation médicale.

On ne sait pas combien d’enfants ont vu leur demande d’évacuation médicale rejetée. Seule une liste de patients approuvés est fournie par le COGAT israélien – qui contrôle les points d’entrée et de sortie de Gaza. Le statut des autres n’est pas communiqué. Lorsqu’un patient est refusé, il n’y a plus rien à faire. Pris au piège d’une bureaucratie indifférente, la douleur des enfants est violemment aggravée.

C’est ainsi que Mazyona, le visage détruit et ses frères et sœurs tués, ou Amal, désespérée de voir son fils mourir d’une maladie que l’on peut soigner, reçoivent l’impensable réponse : « Non ». Pas de traitement, pas de soulagement à leur douleur, pas d’échappatoire. Le COGAT ne justifie pas les refus.

Tout cela se déroule dans un contexte de bombardements incessants, alors que les hôpitaux de Gaza ont été décimés et ne sont plus en mesure de prendre en charge l’afflux d’enfants malades. Le personnel médical signale régulièrement des pénuries urgentes de produits de première nécessité tels que des aiguilles, du sparadrap, de la crème pour les brûlures, des fluides intraveineux et des antidouleurs, ainsi que des articles essentiels tels que des fauteuils roulants, des béquilles, des prothèses auditives et même des piles.

Après plus d’un an de lutte pour mettre en lumière les atrocités commises contre les enfants à Gaza, la réalité la plus évidente et la plus accablante est peut-être celle-ci : à Gaza, des enfants, gravement malades, se voient refuser les soins médicaux qui pourraient leur sauver la vie, et sont ensuite empêchés de se rendre dans des endroits où les secours les attendent. Les enfants se voient donc refuser les soins médicaux qui sont un droit humain fondamental, et ceux qui ont tout juste survécu aux bombardements sont, sans pitié, condamnés à mourir de leurs blessures.

Il ne s’agit pas d’un problème logistique : nous sommes en mesure de transporter ces enfants hors de Gaza en toute sécurité. Il ne s’agit pas non plus d’un problème de capacité : il y a quelques mois encore, nous évacuions un bien plus grand nombre d’enfants. Il s’agit simplement d’un problème qui n’est absolument pas pris en compte. »

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