Résumé des propos de Guy Taylor, chef de la communication de l’UNICEF au Mozambique, à qui toute citation peut être attribuée, lors de la conférence de presse s’étant tenue aujourd’hui au Palais des Nations à Genève.
Maputo, le 8 mars 2024 – « Au cours du mois dernier, les attaques et la menace d’attaques à Cabo Delgado, dans le nord du Mozambique, ont provoqué le déplacement de près de 100 000 personnes, dont plus de 60 000 enfants.
Les enfants séparés de leur famille sont exposés à la violence et à l’exploitation, notamment à l’enrôlement et à l’utilisation par des groupes armés.
Plus de 100 écoles dans les provinces de Cabo Delgado et de Nampula ont dû fermer en raison de l’insécurité, affectant l’apprentissage de plus de 50 000 enfants. Les enfants et les familles sont privés de services essentiels, notamment en matière de santé, de nutrition, d’eau, d’assainissement et d’hygiène, ainsi que de services de protection de l’enfance.
Beaucoup de ceux qui ont été forcés de fuir – plus de 45 000 personnes – se sont réfugiés dans le district d’Erati, à Nampula, la province située immédiatement au sud de Cabo Delgado, une région qui connaît une épidémie de choléra, les exposant à de graves risques.
Déplacement massif et besoins critiques pour plus de 100 000 personnes
Au cœur du chaos engendré par les déplacements de population, de nombreux enfants ont été séparés de leur famille. L’UNICEF a enregistré à ce jour 182 cas d’enfants séparés de leur famille depuis les dernières attaques dans le district de Chiure le 24 février. En collaboration avec nos partenaires et le gouvernement du Mozambique, nous avons réussi à réunir 57 familles et assurons le suivi et la prise en charge de ceux qui n’ont pas encore été réunis avec leurs parents.
Sans accès aux services de nutrition, les enfants déplacés souffrant de malnutrition aiguë sévère sont gravement menacés. L’impact psychologique sur les enfants et les familles est également considérable. Nos équipes sur le terrain à Cabo Delgado rapportent de nombreux cas d’enfants traumatisés et éprouvant des difficultés à faire face aux épreuves qu’ils traversent.
L’UNICEF travaille en étroite collaboration avec les agences de l’ONU et ses partenaires de la société civile afin de :
- soutenir le fonctionnement des centres de traitement du choléra
- déployer des équipes de santé mobiles pour assurer la vaccination et d’autres services de santé essentiels ;
- apporter de l’eau salubre aux personnes déplacées par le biais de camions-citernes et de kits de traitement de l’eau ;
- construire des latrines d’urgence et des infrastructures sanitaires ;
- mettre en place des espaces adaptés aux enfants où ils peuvent jouer et recevoir un soutien psychosocial ;
- enregistrer les écoliers déplacés, distribuer du matériel d’enseignement et d’apprentissage et mettre en place des espaces d’apprentissage temporaires ;
- partager des informations essentielles par le biais de mégaphones, de cellules médias mobiles, de troupes de théâtre, de chefs religieux et de radios communautaires.
Cependant, les besoins sont considérables. L’UNICEF estime que 5 millions de dollars sont nécessaires de toute urgence pour répondre aux besoins immédiats de 90 000 personnes au cours des 90 prochains jours. Aucune ressource supplémentaire n’a été mobilisée jusqu’à présent, générant une réponse insuffisante et saturée. »