Résumé des propos du chef de la communication de l’UNICEF Mozambique, Guy Taylor, à qui toute citation peut être attribuée, lors de la conférence de presse du 25 avril 2023 au Palais des Nations à Genève.
Maputo / Genève, le 25 avril 2022 – « Plus de 28 000 cas de choléra ont été enregistrés au Mozambique. Ce chiffre est dix fois supérieur à celui enregistré au début du mois de février, et plus de la moitié des cas concernent des enfants.
Le nombre de cas continue d’augmenter, exposant les enfants et les familles à des risques toujours plus grands. Aujourd’hui, les cas de paludisme et de diarrhée, qui sont les deux principales causes de mortalité infantile dans le pays, sont également en augmentation.
Cette situation survient alors que les enfants et les familles subissent encore les conséquences du cyclone Freddy, qui a détruit plus de 100 établissements de santé et plus de 1 000 écoles, interrompant l’apprentissage de près d’un demi-million d’enfants. Environ 250 points d’eau et six systèmes d’eau urbains ont également été endommagés ou détruits, privant environ 300 000 personnes d’eau potable.
L’ombre de l’insécurité alimentaire assombrit un tableau déjà sombre
L’insécurité alimentaire représente un risque majeur pour les enfants du pays : plus de 390 000 hectares de terres ont été détruits par le cyclone Freddy et les inondations.
Chaque année, plus d’un quart de million de jeunes enfants souffrent de malnutrition sévère, ce qui multiplie par plus dix le risque de mortalité.
La situation d’urgence actuelle ne peut que faire croître ce nombre : les champs ont été détruits par les cyclones et les inondations au moment même où la récolte allait débuter. Pour un enfant souffrant de malnutrition aiguë sévère, un cas de choléra peut être synonyme de condamnation à mort. Cette année, le Mozambique pourrait compter au moins 300 000 jeunes enfants souffrant de malnutrition sévère, dont beaucoup risquent de mourir s’ils ne sont pas soignés.
Les jeunes enfants privés de nourriture perdent rapidement beaucoup de poids, souvent en raison d’épisodes de diarrhée infectieuse, jusqu’à ce qu’ils deviennent si maigres et si frêles qu’ils en semblent squelettiques. C’est un spectacle désolant. Il est encore plus pénible de savoir qu’il est atrocement douloureux pour l’enfant dont le corps est aux prises avec cette maladie. Sans traitement vitaux, c’est une bataille que beaucoup perdent.
Les efforts de réponse humanitaire doivent se poursuivre
Dans certaines régions du pays, les cas sont en train de se stabiliser, grâce à une réponse forte du gouvernement, avec le soutien de l’UNICEF et des partenaires de l’ONU, qui se concentre sur la vaccination, la prévention, le traitement, l’eau, l’assainissement et l’hygiène, ainsi que sur les activités de sensibilisation.
À ce jour, l’UNICEF a reçu et distribué plus de 2,4 millions de doses de vaccin oral contre le choléra, distribué des kits sanitaires d’urgence contenant suffisamment de médicaments essentiels pour plus de 200 000 personnes, et a permis à un demi-million de personnes de bénéficier d’une distribution d’eau d’urgence par camion au cours des trois derniers mois.
Malgré ces succès, et bien que des fonds considérables arrivent de partenaires tels que le Canada, le Partenariat mondial pour l’éducation, la Suède, la Norvège, la Commission européenne, la Société suisse de développement, l’Allemagne, l’USAID, la FCDO et la Corée, un déficit de financement de 71,6 millions de dollars US persiste pour la réponse de l’UNICEF au choléra et aux conséquences du cyclone Freddy et des inondations. Cela permettrait à l’UNICEF d’atteindre un total de 2,7 millions d’enfants et de tuteurs avec des services et un soutien immédiat, et de s’attaquer aux graves problèmes auxquels sont confrontés les enfants et les familles dans le pays. »
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