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Innocent Murula, un agent de proximité soutenu par l'UNICEF, sensibilise sa communauté au sujet du Mpox à Kamanyola, dans la province du Sud-Kivu, en RDC, le 25 juillet 2024. ©UNICEF/UNI624799/Benekire
Innocent Murula, un agent de proximité soutenu par l'UNICEF, sensibilise sa communauté au sujet du Mpox à Kamanyola, dans la province du Sud-Kivu, en RDC, le 25 juillet 2024. ©UNICEF/UNI624799/Benekire

Mpox : le nombre de cas augmente chez les enfants d'Afrique de l'Est et australe

Nairobi, le 22 août 2024 – En Afrique de l’Est et en Afrique australe, les enfants et les communautés vulnérables sont les premières victimes de l’épidémie de Mpox en pleine expansion. D’après l’UNICEF, plus de 200 cas confirmés ont été détectés dans cinq pays (Burundi, Rwanda, Ouganda, Kenya, Afrique du Sud).

La nouvelle variante du virus Mpox (clade Ib) a été identifiée dans l’ensemble des pays touchés, à l’exception de l’Afrique du Sud ; une découverte qui suscite l’inquiétude en raison de son potentiel de transmission à plus grande échelle dans les différents groupes d’âge, en particulier chez les jeunes enfants.

Le Burundi enregistre le plus grand nombre d’infections dans la région. Au 20 août 2024, 170 cas confirmés de Mpox ont été détectés dans 26 des 49 districts du pays, avec une proportion de 45,3 % de femmes. Les enfants et les adolescents de moins de 20 ans représentent près de 60 % des cas détectés, les enfants de moins de 5 ans représentant 21 % des cas.

Les risques pour les enfants du Burundi sont accrus en raison de l’apparition simultanée de flambées de rougeole dues au faible taux de vaccination de routine des enfants et aux taux élevés de malnutrition. Bien que la riposte soit en cours, le pays reste confronté à de multiples défis, notamment une pénurie de kits de diagnostic et de médicaments, une faible sensibilisation des communautés, des coûts opérationnels élevés et des risques de perturbation de la continuité des services de soins de santé essentiels.

« La nouvelle souche de Mpox constitue une grave menace pour les enfants et les familles vulnérables. Outre les interventions immédiates pour sauver des vies, les efforts de communication sur les risques et la collaboration transfrontalière, les investissements dans le renforcement global des systèmes de santé, la continuité des services essentiels et la concentration ciblée sur les programmes qui soutiennent le bien-être général des enfants doivent être prioritaires », a déclaré Etleva Kadilli, directrice régionale de l’UNICEF pour l’Afrique de l’Est et l’Afrique australe.

Au-delà des effets directs de la maladie, les inquiétudes demeurent quant à l’impact secondaire des épidémies de Mpox sur les enfants et les adolescents, notamment la stigmatisation, la discrimination et l’interruption de la scolarité et de l’apprentissage. Le risque est d’autant plus élevé pour les femmes et les jeunes filles en raison des discriminations et violences basées sur le genre (y compris les abus et l’exploitation sexuels), car la charge qui leur incombe consiste à s’occuper des membres malades de leur famille et à subvenir à leurs besoins fondamentaux pour survivre, comme on l’a vu lors de précédentes situations d’urgence en matière de santé publique.

Tirant parti de l’expérience acquise lors des ripostes aux épidémies de VIH, de COVID-19 et d’Ebola, un effort collectif s’impose pour donner la priorité aux plans de soutien aux victimes, à la lutte contre la stigmatisation et à la facilitation de la continuité des services sociaux de base, en particulier l’apprentissage et la réintégration des enfants à l’école et dans la communauté.

Outre les problèmes immédiats posés par le virus, le Kenya, le Burundi et l’Ouganda sont confrontés à de multiples situations d’urgence, dont la sécheresse et les inondations.

« Dans la lutte contre l’épidémie de Mpox, donner la priorité aux besoins des enfants n’est pas seulement nécessaire, c’est urgent. Leur vulnérabilité accrue exige que nous consacrions toute notre attention et nos ressources à assurer leur protection et leur bien-être dans cette phase critique de riposte », a ajouté Etleva Kadilli.

Dans toute la région, l’UNICEF intervient en réponse à l’épidémie de Mpox aux côtés de l’OMS et du Centre africain de contrôle et de prévention des maladies, dans le cadre des plans d’intervention des gouvernements avec les partenaires locaux. Par exemple, l’UNICEF aide les communautés locales à intensifier la communication sur les risques et l’engagement communautaire par le biais des médias locaux et d’interventions de sensibilisation. Il s’agit notamment de donner la priorité au soin et à une bonne hygiène individuelle en tant que mesures efficaces de prévention et de contrôle des infections.

L’UNICEF lance actuellement un appel de fonds urgent de 16,5 millions de dollars pour intensifier la riposte et la prévention dans l’ensemble de la région. Les besoins de financement seront révisés régulièrement en raison de l’évolution rapide de la situation.

Notes aux rédactions : 

  1. L’OMS a déclaré que la recrudescence du Mpox en République démocratique du Congo (RDC) et dans un nombre croissant de pays d’Afrique constituait une urgence de santé publique de portée internationale (USPPI).
  2. L’intervention de l’UNICEF au Burundi :

Au Burundi, l’UNICEF travaille en partenariat avec le gouvernement pour mettre en œuvre le plan national d’intervention contre le Mpox et participe aux réunions de coordination, avec un rôle de co-leader dans les piliers de la communication sur les risques et de l’engagement communautaire. L’UNICEF soutient les activités de sensibilisation aux mesures de prévention du Mpox dans les districts les plus touchés. L’UNICEF a également déployé des kits médicaux pour la gestion des cas dans trois districts sanitaires, permettant le traitement de 3 000 cas.