Au Nigeria, recevoir une éducation est une lutte de tous les jours, particulièrement lorsque l’on est une fille dans un pays en situation de conflit. A l’occasion de la Journée de la fille le 11 octobre, découvrez l’histoire de Grace, jeune nigériane qui poursuit son éducation malgré les violences dont elle et sa famille ont été victimes.
Grace a 16 ans. En mars, elle a fui sa maison après avoir été témoin de la décapitation de son père par le groupe armé Boko Haram, à Baga, au nord du Nigeria.
Mais ce n’était pas la fin pour Grace.
La jeune fille vit maintenant dans le camp de Maiduguri, dans l’Etat de Borno, avec les autres membres de sa famille. Sa mère s’occupe d’elle, de ses huit frères et sœurs ainsi que 4 de ses cousins. Grace, elle, est préoccupée par une chose avant tout : poursuivre ses études.
L’éducation de tous les enfants, sans distinction
Lorsque sa famille a fui la ville de Baga, Grace a cru perdre ses chances de continuer son éducation en même temps qu’elle perdait sa maison. Cependant, Grace et d’autres enfants déplacés dans le camp fréquentent l’école secondaire grâce à un plan promu par l’UNICEF et qui permet aux enfants déplacés et des communautés d’accueil de suivre leurs études : certains ont cours le matin, d’autres l’après-midi, afin que les classes ne soient pas surchargées.
Ce mécanisme, au demeurant très simple, garantie la meilleure utilisation possible de l’infrastructure existante de l’école. Au total, 873 enfants fréquentent l’établissement.
Des centaines d’écoles rendues inutilisables
De nombreux enfants au Nigeria ont vu leur chance d’accès à l’éducation minée par les conflits, les déplacements, les décès et les séparations des familles. A cause des conflits, plus de 800 écoles dans le nord du pays ont été endommagées, brûlées ou pillées. Certaines restent occupées par des familles déplacées qui ont cherché refuge dans les salles de classe. Dans l’Etat de Borno, la plupart des enfants en âge d’aller à l’école ont perdu une année entière de cours.
Par ailleurs, avant même la montée de la violence, le Nigeria comptait 10,5 millions d’enfants déscolarisés, un triste record au niveau mondial. Les filles sont les premières concernées : en 2013, 40% des filles du Nigeria n’allaient pas à l’école.
Des fournitures scolaires au soutien psychosocial
L’UNICEF soutient l’éducation des enfants touchés par le conflit dans le nord du pays en mettant en place certains programmes comme la formation des enseignants, des services de soutien psychosocial dans les classes ou la préparation des enfants aux situations d’urgence. L’UNICEF fournit également du matériel scolaire et des sacs d’école, ainsi que de grandes tentes qui servent d’espaces d’apprentissage temporaires.
Mais beaucoup d’enfants n’ont toujours pas la chance d’apprendre. Depuis le jour où Boko Haram a attaqué son village et tué son père, Grace n’a pas revu ses deux sœurs ainées qui se sont enfuies elles-aussi.
La Journée internationale de la fille
Observée chaque année le 11 octobre, cette journée internationale promeut les droits fondamentaux des filles, met en évidence les inégalités de genre qui subsistent entre filles et garçons, et combat les différentes formes de discrimination et d’abus dont souffrent les filles dans le monde entier.
Si l’éducation des filles reste problématique dans de nombreux endroits du monde, les progrès sont évidents, notamment dans l’enseignement primaire : dans le monde, plus de filles sont scolarisées en primaire – En 2000 il n’y avait que 92 filles à l’école pour 100 garçons ; en 2011, ce chiffre était monté à 97 filles pour 100 garçons. Par ailleurs, cinq des neuf régions en développement ont atteint la parité : Amérique latine et Caraïbes, Asie de l’Est, Asie du Sud, Asie du Sud-Est, Caucase et Asie centrale. L’écart entre les filles et les garçons s’est aussi considérablement réduit en Afrique du Nord, en Afrique subsaharienne et en Asie de l’Ouest. Dans l’ensemble, 64 % des pays des régions en développement disposant de données ont atteint la parité des sexes dans l’enseignement primaire en 2012.