Plus de trois millions d’enfants ont besoin d’une aide humanitaire d’urgence et sont exposés à un risque accru de maladies hydriques, de noyade et de malnutrition en raison du pire épisode d’inondations que le Pakistan ait connu ces dernières années, a averti l’UNICEF aujourd’hui. L’UNICEF travaille avec des partenaires gouvernementaux et non gouvernementaux pour répondre aux besoins urgents des enfants et des familles dans les zones touchées.
Islamabad, le 31 août 2022 – 33 millions de personnes – dont environ 16 millions d’enfants – ont été touchées par les fortes pluies de mousson qui ont sévi cette année au Pakistan, entraînant des pluies, des inondations et des glissements de terrain dévastateurs. Plus de 1 100 personnes, dont plus de 350 enfants, ont perdu la vie, et 1 600 autres ont été blessées. Plus de 287 000 maisons ont été entièrement détruites et 662 000 autres l’ont été partiellement. Certaines des plus grandes rivières sont sorties de leur lit et des barrages ont débordé, détruisant des maisons, des fermes et des infrastructures essentielles, notamment des routes, des ponts, des écoles, des hôpitaux et des établissements de santé publique.
« Lorsque des catastrophes surviennent, les enfants sont toujours parmi les plus vulnérables », a déclaré Abdullah Fadil, représentant de l’UNICEF au Pakistan. « Ces inondations ont déjà eu un effet dévastateur sur les enfants et les familles, et la situation pourrait encore s’aggraver. L’UNICEF travaille en étroite collaboration avec le gouvernement et d’autres partenaires pour s’assurer que les enfants affectés reçoivent le plus rapidement possible le soutien essentiel dont ils ont besoin. »
De nombreuses infrastructures publiques essentielles détruites
Dans les zones touchées, on estime que 30 % des systèmes d’approvisionnement en eau ont été endommagés, ce qui augmente encore le risque d’épidémies, les gens ayant recours à la défécation en plein air et consommant une eau insalubre.
Des rapports font état de dommages importants au niveau des infrastructures éducatives, avec 17 566 écoles endommagées ou détruites, ce qui compromet davantage l’éducation des enfants. Après deux années de fermeture généralisée des écoles, liée à la pandémie, les enfants risquent à nouveau de voir leur apprentissage compromis, dans des régions où un tiers des filles et des garçons n’étaient déjà pas scolarisés avant la crise.
Les précipitations – près de trois fois supérieures à la moyenne nationale des 30 dernières années et, dans certaines provinces, plus de cinq fois supérieures à la moyenne des 30 dernières années – ont conduit le gouvernement à déclarer l’état d’urgence nationale. 72 districts ont été classés comme « sinistrés », principalement au Baloutchistan et au Sind, les deux provinces les plus touchées, ainsi qu’à Khyber Pakhtunkhwa et au Pendjab.
Un risque accru d’épidémies et de maladies hydriques
Des cas de diarrhée et de maladies hydriques, d’infections respiratoires et de maladies de la peau ont déjà été signalés. Ils touchent des populations très vulnérables – avant les inondations, 40 % des enfants souffraient déjà d’un retard de croissance, causé par une sous-alimentation chronique. La situation humanitaire périlleuse devrait continuer à se dégrader dans les jours et les semaines à venir, car les fortes pluies se poursuivent dans les régions déjà submergées.
Dans le cadre de l’appel des Nations Unies pour soutenir la riposte, dirigée par le gouvernement du Pakistan et lancée cette semaine, l’UNICEF cherche à réunir 37 millions de dollars. L’objectif est d’atteindre les enfants et les familles dans les mois à venir avec un soutien comprenant des équipements médicaux essentiels, des médicaments de première nécessité, des vaccins et des kits d’accouchement sûrs, de l’eau potable et des fournitures pour l’assainissement, des approvisionnements en nutrition, des centres d’apprentissage temporaires et des kits d’apprentissage.
Les enfants exposés à une conjugaison de multiples facteurs de vulnérabilité
Selon l’indice de risque climatique pour les enfants (IRCE) de l’UNICEF, le Pakistan est un « hotspot climatique » reconnu et un pays où les enfants sont considérés comme « extrêmement à risque » face aux impacts du changement climatique. Il se classe 14e sur 163 pays et régions évalués selon l’IRCE, se hissant ainsi parmi les pays « à risque extrêmement élevé ». Les enfants des pays « à risque extrêmement élevé » sont confrontés à une combinaison mortelle d’exposition à de multiples chocs climatiques et environnementaux, associée à des niveaux élevés de vulnérabilité infantile préexistants, notamment en raison de l’insuffisance des services essentiels, tels que l’eau et l’assainissement, les soins de santé et l’éducation.