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Photo prise à Mannheim, en Allemagne, le 08/06/2024 au Festival de la Jeunesse. © UNICEF/UNI595827/Stroisch

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© UNICEF France/Zumstein

Paola Locatelli : «C’est inacceptable que des enfants soient privés de leurs droits»

Actrice, autrice, créatrice de contenus et entrepreneure française, Paola Locatelli est la nouvelle ambassadrice de l’UNICEF France.

En novembre 2024, sa première mission l’a conduite au Cameroun, pays d’Afrique centrale où se juxtaposent conflits armés, violences interethniques, pauvreté extrême, épidémies et chocs climatiques.

De retour à Paris, la nouvelle ambassadrice de l’UNICEF France nous livre un témoignage poignant.

Qu’est-ce qui vous a le plus frappé au cours de votre mission au Cameroun ?

Ce voyage était court mais extrêmement intense. J’ai été particulièrement frappée par la situation des enfants sur place et surtout la précarité dans laquelle ils vivent.

J’en ai rencontré plusieurs par exemple qui n’allaient plus à l’école parce qu’ils devaient travailler avec leurs parents. J’en ai vu d’autres qui, eux, avaient accès à l’éducation mais dans des conditions difficiles : sans sacs à dos, sans accès à l’eau potable à l’école ou parfois en étant 150 dans une seule et même classe.

Malgré ces conditions de vie difficiles, j’ai été bouleversée de voir à quel point les communautés font preuve de bienveillance et d’optimisme. Chaque enfant, chaque famille, m’a livré son histoire avec beaucoup de générosité.

En 2023, on estimait que 1 enfant sur 2 était en situation de pauvreté. Que vous évoque ce chiffre ?

Ce chiffre est alarmant.

Quand on est loin de la situation – comme c’était le cas pour moi qui ait découvert ces informations avant mon voyage – on se dit que c’est terrifiant. Mais une fois sur place, la réalité est encore plus bouleversante.

Heureusement que les équipes de l’UNICEF sont présentes. Grâce à leur travail et à la générosité des donateurs, la situation des enfants progresse et leur vie s’améliore. Ça permet de garder espoir.

Vous avez rencontré de nombreuses jeunes filles pendant votre visite. Y a-t-il des témoignages qui vous ont particulièrement émue ?

Il y en a énormément.

Je me souviens notamment de ma rencontre avec les « Girls Shine », un centre qui promeut l’entrepreneuriat des jeunes filles afin d’assurer leur autonomie financière et réduire les risques de mariage forcé.

Leurs témoignages et leur résilience m’ont impressionnée. La souffrance, la pauvreté et les violences qu’elles ont vécues n’entament en rien leur volonté d’être indépendantes et d’offrir un avenir meilleur à leurs bébés.

J’ai également échangé avec un groupe d’adolescentes qui avaient eu des grossesses précoces, une expérience traumatisante pour plusieurs d’entre elles.

“Quand tu as 13 ans et que tu tombes enceinte, c’est horrible, ta vie s’écroule. Tu ne peux plus aller à l’école, tu dois t’occuper d’un bébé. À cet âge, le corps est trop jeune pour accueillir un bébé.”

Je ne saurais répondre à cette question sans mentionner ma rencontre avec les « AGAB », un autre groupe de jeunes filles.

L’une d’elles me racontait que sa vie a basculé lorsqu’elle a été violée alors qu’elle n’était qu’une enfant et que ses agresseurs l’avaient abandonnée sur la route après lui avoir roulé dessus. Cette fille rêvait autrefois de devenir avocate, mais maintenant elle travaille tous les jours en tant que commerçante pour nourrir son bébé.

Les témoignages et les récits étaient tous uniques, poignants et difficiles à écouter.

“Ces femmes et jeunes filles mènent chaque jour le même combat : nourrir leur bébé, manger à leur faim, avoir de l’eau potable et peut-être plus tard, pouvoir inscrire leurs enfants à l’école.”

Mais ces défis quotidiens créent un bel élan de solidarité qui se manifeste à travers des groupes de parole, des activités de sensibilisation, des causeries éducatives où elles abordent leur quotidien et s’entraident.

Lors de votre mission, vous avez visité plusieurs écoles primaires. Que fait l’UNICEF pour garantir le droit à l’éducation ?

Le travail de l’UNICEF sur place a un impact énorme.

Il y a notamment une image qui me reste en tête, celle de ces centaines d’écoliers dans une école qui avaient tous des sacs à dos bleus UNICEF ! On a aussi visité un container transformé en salle de classe, équipé de tablettes pour permettre aux enfants de mieux apprendre leurs leçons et d’être plus assidus.

Grâce au travail des équipes, les enfants ont accès à l’éducation, à l’eau potable dans leurs écoles, à des fournitures et à des salles de classe supplémentaires. Ils peuvent apprendre dans de meilleures conditions.

Vous venez d’être nommée ambassadrice de l’UNICEF France. Pourquoi avoir choisi de défendre la cause des enfants ?

Avant toute chose, je tiens à dire que je suis reconnaissante et très honorée d’être nommée ambassadrice de l’UNICEF France.

Mon attachement à la cause des enfants remonte à mon plus jeune âge. J’ai eu la chance d’avoir une famille merveilleuse qui m’a entourée et j’estime que chaque  enfant devrait y avoir droit.

“C’est inacceptable que des enfants soient privés de leurs droits. Que ce soit le droit d’aller à l’école, d’avoir accès à la santé et de recevoir l’amour de leurs parents.”

C’est pour cette raison que je suis si heureuse de faire partie de la grande famille qu’est l’UNICEF.

La question de l’engagement vous tient particulièrement à cœur. Pouvez-vous nous en dire plus ?

Les valeurs inculquées par mes parents ont nourri ma détermination à m’engager. Quand on s’engage, on le fait pour les autres, mais aussi pour soi. Cela donne du sens à ma vie et à mon travail.

L’engagement fait partie de mon identité, de la femme que je suis et de celle que je deviens.

Avez-vous un dernier message ?

“L’engagement est à mes yeux la meilleure chose qui puisse vous arriver.”

C’est d’autant plus vrai lorsque vous soutenez des causes qui vous tiennent à cœur, comme je le fais avec l’UNICEF, une organisation qui œuvre partout en faveur des droits des enfants. Soutenir les causes qui nous tiennent à cœur peut faire une réelle différence. Chaque action, aussi petite soit-elle, a son importance.