Bien que la violence à l’encontre des femmes soit un phénomène universel, nombreuses sont les femmes qui sont victimes de formes spécifiques de violence en raison de certains aspects de leur identité. Plus les femmes sont jeunes, illettrées et pauvres, plus elles constituent des proies faciles et plus elles ont de mal à s’organiser pour lutter en faveur du changement.
Le manque d’éducation est une problématique qui persiste et affecte des millions de personnes, dont des femmes et des enfants à travers le monde. Selon l’UNESCO, l’organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture, plus de 250 millions d’enfants et de jeunes n’étaient pas scolarisés en 2021.
La pauvreté et la marginalisation sociale sont à la fois facteurs et conséquences de la violence. Il est extrêmement difficile pour les femmes vivant dans la pauvreté de fuir les situations dans lesquelles elles subissent des sévices, d’obtenir une protection et de solliciter une réparation auprès de l’appareil judiciaire.
La discrimination dès la naissance
Au premier stade des violences figure « la sélection prénatale » qui consiste à éliminer les fœtus féminins, pratique qui subsiste en Inde, en Chine – où les tests prénataux sont pourtant désormais interdits – ou en Corée. La plupart des familles pauvres partent du principe qu’il vaut mieux « dépenser 38 dollars tout de suite que 3 800 dollars pour une dot ». Les infanticides féminins sont également encore très répandus en Asie. Il n’est pas rare, en Inde, d’empoisonner les bébés filles avec des décoctions de plantes ou de les étouffer.
La cause sous-jacente de la violence contre les femmes réside dans la discrimination, qui refuse aux femmes l’égalité avec les hommes dans tous les domaines. Autrement dit, la considération que l’on a, ou non, pour la femme et son statut conditionne fortement la définition même de ce qui sera ou non jugé inacceptable. À des degrés divers suivant les pays, la violence contre les femmes se produit parce que les lois, les politiques, les traditions établissent une discrimination à leur égard, aux niveaux politique, économique et social, créant un environnement d’impunité propice à les réduire au silence et à les soumettre à des sévices.
Ainsi pour les soixante millions de femmes « absentes » des statistiques de la population mondiale, dont la majorité vit en Asie de l’Est et du Sud. Elles sont victimes de foeticides, d’infanticides, de malnutrition, d’insuffisance de soins, d’abandons. Pendant la petite enfance, les filles sont moins nourries, reçoivent des aliments moins nutritifs, leur allaitement est moins long ; en outre, leurs visites aux centres de santé sont plus espacées et elles sont moins fréquemment vaccinées.
– Une étude, portant sur une région de l’Inde, a indiquée que sur les 8000 tests d’amniocentèse et les foeticides qui s’en sont suivis, tous, sauf un, étaient des fœtus de filles.
– Dans les familles à enfant unique en Chine, les deux tiers des enfants sont des garçons et plus de 80% des enfants nés dans les familles rurales sont de sexe masculin.
Les conséquences de la violence
Les répercussions de la violence contre les femmes se propagent à toute la famille et l’entourage. Les enfants qui vivent dans un climat de violence, courent plus de risques de devenir victimes d’actes violents et d’en perpétrer eux mêmes. Même non mortelles, ces violences ont des incidences sur la santé physique et psychique des femmes et des enfants, menacent leur sécurité financière et ruinent l’estime de soi et les perspectives de grandir normalement.
La violence contre les femmes est un facteur d’appauvrissement économique, politique et culturel pour la société. Elle empêche en effet les femmes qui la subissent de jouer un rôle actif dans le développement local. Parmi les conséquences économiques, on peut noter une diminution du temps de travail, une perte de revenu et une augmentation des dépenses de santé.