New York/Genève/Rome, le 2 janvier 2023 – « La résolution 2642 du Conseil de sécurité des Nations unies, qui permet l’acheminement d’une aide humanitaire vitale vers le nord-ouest de la Syrie depuis la frontière turque, doit expirer dans huit jours. Si le Conseil ne la prolonge pas, les conséquences seront catastrophiques pour 4,1 millions de personnes vivant dans les zones contrôlées par le gouvernement. La plupart d’entre elles sont des femmes et des enfants qui ont besoin d’aide pour survivre au plus fort de l’hiver en pleine épidémie de choléra.
Sans les opérations transfrontalières de l’ONU, des millions de personnes, en particulier celles qui ont été déplacées pendant des années et à plusieurs reprises, n’auront pas accès à la nourriture et aux abris, à l’aide pour faire face aux conditions hivernales difficiles, aux capacités de surveillance, de traitement et de test nécessaires pour contenir le choléra, à l’eau potable et à la protection contre les violences sexistes.
Tout échec du Conseil à prolonger la résolution signifierait également que le mécanisme de surveillance des Nations unies (UNMM) cesserait de fonctionner, ce qui mettrait fin à la vérification par les Nations unies du caractère humanitaire des envois à la frontière.
Notre position reste cohérente et claire : il faut toujours permettre à l’aide humanitaire et aux services de protection d’atteindre ceux qui en ont besoin par la voie la plus sûre, la plus directe et la plus efficace.
En 2022, avec nos partenaires, nous avons acheminé de l’aide en Syrie depuis la frontière turque, touchant en moyenne 2,7 millions de personnes chaque mois. Ce travail comprenait un redressement rapide et un soutien aux moyens de subsistance pour renforcer la résilience des communautés à travers la Syrie.
Nous avons également été en mesure de renforcer l’aide à l’intérieur de la Syrie, depuis les zones contrôlées par le gouvernement jusqu’au nord-ouest du pays, en passant par les lignes de front, en fournissant de la nourriture, des soins de santé, de l’éducation et d’autres fournitures à des milliers de personnes dans le besoin. Nous sommes déterminés à maintenir et à étendre ces livraisons, ainsi nous appelons toutes les parties prenantes à assurer un accès humanitaire sans entrave, durable et prévisible au nord-ouest de la Syrie depuis des zones contrôlées par le gouvernement.
Cependant, ces livraisons transfrontalières, bien qu’efficaces, ne peuvent pas égaler l’ampleur et la portée des opérations transfrontalières, qui sont et resteront indispensables.
Contrairement aux résolutions précédentes qui prolongeaient les opérations transfrontalières pour 12 mois, la dernière mesure prise par le Conseil n’a accordé qu’une autorisation de six mois. Cela a entraîné des difficultés logistiques et opérationnelles supplémentaires, une augmentation des coûts opérationnels et une réduction de la capacité des partenaires humanitaires à aider les personnes dans le besoin.
Les millions de personnes qui dépendent de la ligne de vie transfrontalière ont besoin que cette résolution soit renouvelée dans les plus brefs délais. »
Signataires
- M. Martin Griffiths, coordinateur des secours d’urgence et Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires (OCHA)
- M. António Vitorino, directeur général, Organisation internationale pour les migrations (OIM)
- M. Filippo Grandi, Haut-Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés (HCR)
- Mme Catherine Russell, directrice générale, Fonds des Nations unies pour l’enfance (UNICEF)
- M. David Beasley, directeur exécutif, Programme alimentaire mondial (PAM)
- Dr. Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur général, Organisation mondiale de la santé (OMS)