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Sarah Mohamed, 20 ans, tient son enfant Omnia, âgé de 20 jours, dans une chambre isolée de l'unité de soins intensifs néonatals (USIN) de l'hôpital Saad Abu Alela, situé dans la banlieue de Khartoum. © UNICEF/UN0746957/Mojtba Moawia Mahmoud
Sarah Mohamed, 20 ans, tient son enfant Omnia, âgé de 20 jours, dans une chambre isolée de l'unité de soins intensifs néonatals (USIN) de l'hôpital Saad Abu Alela, situé dans la banlieue de Khartoum. © UNICEF/UN0746957/Mojtba Moawia Mahmoud

Mortalité infantile : 1,9 million de bébés sont morts tragiquement en 2021

Selon un autre rapport de l’ONU, toutes les 4,4 secondes, un enfant ou un jeune est décédé en 2021

New York/Genève/Washington, le 10 janvier 2023 – On estime que 5 millions d’enfants sont morts avant leur cinquième anniversaire et que 2,1 millions d’autres enfants et jeunes âgés de 5 à 24 ans ont perdu la vie en 2021, selon les dernières estimations publiées par le Groupe interinstitutions des Nations Unies pour l’estimation de la mortalité infantile (IGME).

Dans un rapport distinct également publié aujourd’hui, le groupe a constaté qu’1,9 million de bébés sont mort-nés au cours de la même période. Tragiquement, nombre de ces décès auraient pu être évités grâce à un accès équitable à des soins de santé de qualité pour les mères, les nouveau-nés, les adolescents et les enfants.

« Chaque jour, beaucoup trop de parents sont confrontés au traumatisme de la perte de leur enfant, parfois même avant leur premier souffle », a déclaré Vidhya Ganesh, directrice de la Division de l’analyse des données, de la planification et du suivi à l’UNICEF. « Une telle tragédie généralisée et évitable ne devrait jamais être acceptée comme une fatalité. Des progrès sont possibles avec une volonté politique plus forte et des investissements ciblés dans un accès équitable aux soins de santé primaires pour chaque femme et chaque enfant. »

Des inégalités persistantes

Les rapports font état de certains résultats positifs, avec une diminution du risque de décès à tous les âges dans le monde depuis 2000. Le taux mondial de mortalité des enfants de moins de cinq ans a diminué de 50 % depuis le début du siècle, tandis que les taux de mortalité des enfants plus âgés et des jeunes ont baissé de 36 % et que le taux de mortinatalité a diminué de 35 %. Ces résultats peuvent être attribués à l’augmentation des investissements dans le renforcement des systèmes de santé primaire au profit des femmes, des enfants et des jeunes.

Toutefois, les progrès se sont considérablement réduits depuis 2010, au point que 54 pays ne parviendront pas à atteindre la cible des Objectifs de développement durable en matière de mortalité des enfants de moins de cinq ans. Si des mesures rapides ne sont pas prises pour améliorer les services de santé, avertissent les agences, près de 59 millions d’enfants et de jeunes mourront avant 2030, ainsi que près de 16 millions de bébés seront perdus par mortinatalité.

« Il est tout à fait injuste que les chances de survie d’un enfant puissent être déterminées uniquement par son lieu de naissance, tout comme il existe de si grandes inégalités dans l’accès aux services de santé qui peuvent lui sauver la vie », a déclaré le Dr Anshu Banerjee, directeur de la santé de la mère, du nouveau-né, de l’enfant et de l’adolescent et du vieillissement à l’Organisation mondiale de la santé (OMS). « Partout, les enfants ont besoin de systèmes de soins de santé primaires solides qui répondent à leurs besoins ainsi qu’à ceux de leur famille, afin que – quel que soit leur lieu de leur naissance – ils prennent le meilleur départ et aient espoir en l’avenir. »

Des chances de survie différentes

Les enfants continuent d’avoir des chances de survie très différentes selon leur lieu de naissance, l’Afrique subsaharienne et l’Asie du Sud supportant la charge la plus lourde, selon les rapports. Bien que l’Afrique subsaharienne ne compte que 29 % des naissances vivantes dans le monde, la région a enregistré 56 % de tous les décès d’enfants de moins de cinq ans en 2021, et l’Asie du Sud 26 % du total. Les enfants nés en Afrique subsaharienne sont soumis au risque le plus élevé de décès infantile dans le monde – 15 fois plus élevé que le risque pour les enfants d’Europe et d’Amérique du Nord.

Les mères de ces deux régions subissent également la perte douloureuse de bébés à la suite d’une mortinatalité à un taux exceptionnel, 77 % de l’ensemble des mortinaissances en 2021 se produisant en Afrique subsaharienne et en Asie du Sud. Près de la moitié de toutes les mortinaissances ont eu lieu en Afrique subsaharienne. Le risque qu’une femme ait un bébé mort-né en Afrique subsaharienne est sept fois plus élevé qu’en Europe et en Amérique du Nord.

« Derrière ces chiffres se cachent des millions d’enfants et de familles privés de leur droit fondamental à la santé », a déclaré Juan Pablo Uribe, directeur mondial pour la santé, la nutrition et la population à la Banque mondiale et directeur du mécanisme de financement mondial. « Nous avons besoin d’une volonté et d’un leadership politiques pour un financement durable des soins de santé primaires, qui constituent l’un des meilleurs investissements que les pays et les partenaires du développement puissent faire. »

Mettre fin aux décès évitables

L’accès à des soins de santé de qualité et leur disponibilité restent une question de vie ou de mort pour les enfants dans le monde. La plupart des décès d’enfants surviennent au cours des cinq premières années, dont la moitié au cours du tout premier mois de vie. Pour ces bébés les plus jeunes, les naissances prématurées et les complications pendant le travail sont les principales causes de décès. De même, plus de 40 % des mortinaissances surviennent pendant le travail. La plupart de ces décès peuvent être évités lorsque les femmes ont accès à des soins de qualité pendant la grossesse et l’accouchement. Pour les enfants qui survivent au-delà de leurs 28 premiers jours, les maladies infectieuses comme la pneumonie, la diarrhée et le paludisme constituent la plus grande menace.

Si l’épidémie COVID-19 n’a pas directement augmenté la mortalité infantile – les enfants ayant moins de chances de mourir de la maladie que les adultes – la pandémie peut avoir accru les risques futurs pour leur survie. En particulier, les rapports soulignent les préoccupations liées aux perturbations des campagnes de vaccination, des services de nutrition et de l’accès aux soins de santé primaires, qui pourraient compromettre leur santé et leur bien-être pendant de nombreuses années. En outre, la pandémie a alimenté le plus grand recul continu des vaccinations depuis trois décennies, exposant les nouveau-nés et les enfants les plus vulnérables à un risque accru de mourir de maladies évitables.

Les rapports font également état de lacunes dans les données, qui pourraient compromettre gravement l’impact des politiques et des programmes destinés à améliorer la survie et le bien-être des enfants.

« Les nouvelles estimations soulignent les progrès mondiaux remarquables réalisés depuis 2000 dans la réduction de la mortalité des enfants de moins de 5 ans », a déclaré John Wilmoth, directeur de la Division de la population du DAES de l’ONU. « Malgré ce succès, il reste du travail à faire pour remédier aux grandes différences persistantes en matière de survie des enfants entre les pays et les régions, notamment en Afrique subsaharienne. Ce n’est qu’en améliorant l’accès à des soins de santé de qualité, notamment au moment de l’accouchement, que nous pourrons réduire ces inégalités et de mettre fin aux décès évitables de nouveau-nés et d’enfants dans le monde entier. »

Notes aux rédactions : Les deux rapports – Niveaux et tendances de la mortalité infantile et Never Forgotten – sont les premiers d’une série de données importantes publiées en 2023, les chiffres de l’ONU sur la mortalité maternelle devant être publiés plus tard au cours de l’année.

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Accédez au rapport sur la mortalité infantile ici et au rapport sur la mortinatalité ici.