Kinshasa /Dakar, le 16 août 2024 – Des milliers d’enfants de la République démocratique du Congo (RDC) et des pays voisins courent un risque important de contracter le virus Mpox alors que les cas d’un nouveau variant, plus mortel, continuent d’augmenter, a averti l’UNICEF aujourd’hui.
Depuis le début de l’année, on estime que 8 772 enfants ont contracté la maladie en RDC – plus de la moitié des 15 664 cas signalés dans le pays – selon les dernières données disponibles. Au total, 548 personnes sont décédées, dont 463 enfants.
« Cette nouvelle flambée de la variante Mpox est une menace inquiétante de plus pour les enfants et les familles, qui, pour beaucoup, subissent déjà les conflits et les déplacements, les épidémies de choléra et de polio, et la malnutrition », a déclaré Gilles Fagninou, directeur régional de l’UNICEF pour l’Afrique de l’Ouest et l’Afrique centrale. « Les faits indiquent que les enfants, en particulier ceux qui sont mal nourris ou affectés par d’autres maladies, sont les plus susceptibles d’attraper cette souche de Mpox et d’en mourir. Leur protection doit être une priorité absolue ».
Une priorité de santé publique à large échelle
Le 13 août, le Centre africain de contrôle et de prévention des maladies (CACM) a déclaré que la recrudescence des cas de Mpox en RDC et dans d’autres pays africains constituait une urgence de santé publique de portée continentale.
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a fait de même et a déclaré que l’augmentation du nombre de cas constituait une urgence de santé publique de portée internationale, les enfants de moins de cinq ans étant les plus exposés au risque de décès et les femmes enceintes étant les plus vulnérables.
L’action de l’UNICEF
L’UNICEF collabore avec le CACM et l’OMS, ainsi qu’avec d’autres partenaires tels que l’USAID et le bureau des Affaires étrangères et du Commonwealth (FCDO), pour soutenir les gouvernements nationaux. En RDC, l’UNICEF travaille avec le gouvernement sur un plan de préparation et d’intervention contre le Mpox, avec l’objectif de sauver des vies et de protéger les enfants les plus vulnérables dans les provinces du Sud-Kivu, du Sud-Ubangi et du Sankuru. Les différents axes de ce plan comprennent :
- La communication en matière de risques et l’engagement communautaire : Mise en place de moyens permettant aux communautés de partager des informations sur les infections, formation des chefs de communautés et travailleurs de première ligne, et meilleur partage des informations sur les mesures de protection et de sécurité.
- La prévention et le contrôle des infections : Renforcement des capacités des hygiénistes, soutien à la décontamination des ménages et fourniture de matériel d’hygiène aux établissements de santé.
- Les soins médicaux et nutritionnels : Distribution de kits sanitaires d’urgence dans les établissements accueillant des patients atteints de Mpox, installation de tentes pour créer un espace de traitement supplémentaire, soutien alimentaire aux familles des patients.
- Le soutien psychosocial : Y compris la lutte contre la stigmatisation et la discrimination.
- L’analyse intégrée des épidémies : Amélioration de la qualité et de la disponibilité des données, identification d’approches innovantes et renforcement des systèmes de santé en collaboration avec divers partenaires internationaux.
- La coordination : Soutien au partage d’informations avec les partenaires et à l’élaboration de plans stratégiques fondés sur des données probantes.
D’importants besoins
L’UNICEF RDC lance un appel de 4 581 000 dollars pour intensifier ses interventions dans un pays qui souffre déjà d’un manque de financement pour les urgences liées à d’autres épidémies et au conflit en cours. Un million de dollars supplémentaire est nécessaire en Afrique de l’Ouest et en Afrique centrale pour la préparation régionale, la coordination et les efforts de réponse.
« L’épidémie de Mpox submerge un système de santé déjà affaibli par les épidémies précédentes. Sans une action immédiate et un financement supplémentaire, les conséquences pour les enfants seront dramatiques », a ajouté Gilles Fagninou.
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