Les cas de violations graves commises à l’encontre des enfants vérifiés par l’ONU ont augmenté de plus de 40 % au cours du premier semestre 2023.
Goma, le 28 September 2023 – En 2023, la République démocratique du Congo (RDC) est en passe d’enregistrer des niveaux records de violations graves vérifiées à l’encontre des enfants pour la troisième année consécutive.
L’intensification de la violence, les déplacements massifs et la proximité des groupes armés avec les communautés entraînent une augmentation alarmante des cas de meurtres, de mutilations et d’enlèvements d’enfants en RDC. Si la tendance se poursuit, le pays est en passe d’atteindre de nouveaux records depuis la mise en place du mécanisme de surveillance et de communication de l’information des Nations unies en 2005, et de dépasser les records établis en 2022.
« J’ai rencontré des enfants qui ont survécu à l’horreur de l’enrôlement et de l’utilisation par des groupes armés et au traumatisme indescriptible de la violence sexuelle – des atrocités que personne ne devrait subir, et encore moins des enfants », a déclaré Sheema Sen Gupta, directrice de la protection de l’enfance à l’UNICEF, au cours d’une mission d’une semaine en RDC. « Ces histoires poignantes soulignent l’urgence pour le gouvernement d’intensifier ses efforts pour protéger les civils – en particulier les plus vulnérables, les enfants du pays – et les actions nécessaires de la part des partenaires et des donateurs pour être en mesure d’augmenter nos activités de prévention et d’intervention ».
Enrôlés, kidnappés, mutilés, tués, abusés : les enfants de RDC face à la barbarie
Les dernières données font état d’une augmentation de 41 % du nombre de violations graves vérifiées à l’encontre d’enfants au cours du premier semestre 2023 par rapport à la même période l’année dernière. Au cours du premier semestre 2023, 3 377 violations graves ont été vérifiées contre 2 420 sur l’ensemble de l’année 2022, selon le rapport de juin 2023 intitulé Enfants dans les conflits armés – Rapport du Secrétaire général.
Le recrutement et l’utilisation d’enfants dans les groupes armés ont augmenté de 45 % au cours des six premiers mois de 2023. En 2022, 1 545 enfants – dont certains n’avaient que 5 ans – avaient été recensés comme ayant été recrutés et utilisés par des groupes armés. Les meurtres et les mutilations d’enfants ont augmenté de 32 % au cours de la même période, contre 699 cas l’année dernière.
Les viols et autres actes de violence sexuelle à l’encontre des enfants et les enlèvements d’enfants sont également en hausse. En 2021 et 2022, la RDC a enregistré le plus grand nombre de cas vérifiés de violences sexuelles contre des enfants commises par des forces armées et des groupes armés. De plus, en 2022, 730 enlèvements d’enfants ont été vérifiés, soit le plus grand nombre d’enlèvements jamais recensés par les Nations Unies en RDC.
Fuir l’horreur
« Cette violence est inacceptable. Nous appelons toutes les parties au conflit à prendre des mesures pour prévenir et mettre fin à toutes les violations graves commises à l’encontre des enfants », a ajouté Sheema Sen Gupta.
Depuis que la violence a éclaté en octobre 2022, dans l’est de la RDC, ce sont 1,5 million de personnes qui ont été contraintes de fuir pour sauver leur vie, abandonnant leurs foyers, leurs moyens de subsistance et leurs communautés, et éloignant les enfants de leurs écoles. Au total, 6,1 millions de personnes ont été déplacées dans l’est de la RDC.
L’action de l’UNICEF auprès des victimes
Face à l’augmentation des violations et des besoins urgents, l’UNICEF a fourni à plus de 100 000 enfants des services de santé mentale et de soutien psychosocial et a aidé plus de 6 300 survivants de violences sexuelles depuis le début de l’année. Malgré cela, l’UNICEF n’a reçu que 11 % des fonds nécessaires à son action de protection de l’enfance dans le cadre de l’appel d’urgence de l’UNICEF dans l’est de la RDC, ce qui signifie que la plupart des besoins ne sont pas couverts.
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