Recul de la vaccination : l'espoir que cette tendance s'inverse
Note d’information de l’UNICEF au Palais de Genève sur les estimations OMS-UNICEF de la couverture vaccinale mondiale
Ceci est un résumé de ce qui a été dit par Ephrem Tekle Lemango, directeur associé de l’UNICEF pour la vaccination, à qui toute citation peut être attribuée, sur la publication des données conjointes de l’OMS et de l’UNICEF, lors de la conférence de presse au Palais des Nations à Genève.
Genève, le 18 juillet 2023 – « L’année dernière, l’UNICEF a déclaré que le recul de la couverture vaccinale des enfants constituait une « alerte rouge pour la santé de l’enfant ». Aujourd’hui, nous avons l’espoir que cette tendance s’inverse.
Cependant, la reprise est inégale et l’amélioration est concentrée dans quelques pays seulement. À eux seuls, huit grands pays représentent 3,8 millions des 4 millions d’enfants supplémentaires atteints en 2022 : l’Inde, l’Indonésie, le Myanmar, les Philippines, le Brésil, le Mexique, le Pakistan et la Tanzanie.
En 2021, nous avions signalé que 73 pays avaient enregistré des baisses substantielles (supérieures à 5 %) au cours de la pandémie, et que seuls 15 d’entre eux avaient retrouvé leur niveau d’avant la pandémie.
La vie des enfants en jeu
Vingt-quatre d’entre eux sont en voie de rétablissement, mais le plus grand nombre – 34 d’entre eux – ont stagné aux niveaux de la pandémie ou ont continué à décliner. Ce sont les pays à faible revenu qui sont le plus en difficulté.
Cela s’explique par le fait qu’ils sont confrontés à d’autres défis, tels que les conflits et les crises, mais aussi par le fait que, pendant de nombreuses années, ils n’ont pas eu les ressources nécessaires pour mettre en place des systèmes de santé solides.
Les données indiquent que les pays dont la couverture vaccinale était stable et soutenue dans les années précédant la pandémie ont été en mesure de stabiliser les services de vaccination depuis celle-ci. Les régions qui ont connu un déclin de longue date, comme l’Amérique latine et les Caraïbes, n’ont pas été aussi résilientes.
Cela montre à quel point il est important que les gouvernements progressent en matière de couverture vaccinale, mais aussi qu’ils investissent suffisamment pour pérenniser leurs résultats. Quels sont les enjeux de ces décisions cruciales ? La vie des enfants.
Depuis que les niveaux de couverture ont baissé, nous avons assisté à une augmentation des épidémies de maladies telles que la rougeole, la fièvre jaune et la diphtérie, et nos efforts pour éradiquer la poliomyélite ont été réduits à néant. 59 pays ont signalé un total de 80 épidémies en 2022.
Une reprise possible
Si nous ne rattrapons pas de toute urgence les vaccinations des enfants plus âgés qui ont été manquées depuis 2019, nous assisterons inévitablement à d’autres flambées et serons responsables d’un plus grand nombre de décès d’enfants. En 2022, certains pays ont démontré que la reprise est possible. Recevons les conclusions de l’OMS et de l’UNICEF aujourd’hui comme un appel puissant et urgent à l’action et aidons les pays du monde entier à suivre leur exemple.
Les gouvernements ont l’occasion, en ce moment :
- De renforcer leur engagement en faveur d’un financement accru de la vaccination et collaborer avec les parties prenantes pour débloquer les ressources disponibles afin de mettre en œuvre les efforts de rattrapage.
- Permettre aux vaccinateurs d’atteindre les enfants qui sont nés juste avant ou pendant la pandémie et qui ont maintenant dépassé l’âge auquel ils pourraient être vaccinés par les services de vaccination systématique.
- Pour les pays dont la couverture stagne, il est essentiel de renforcer les services de soins de santé primaires et d’étendre la vaccination – y compris par l’intermédiaire des agents de santé communautaires – pour atteindre les enfants les plus marginalisés.
Je vous remercie.
