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Renouveau démocratique : donnons aux enfants et aux adolescents une véritable place dans la vie politique !

Dans une tribune parue aujourd’hui dans le journal Libération, à l’occasion de la Journée internationale de la jeunesse, la présidente de l’UNICEF France, Adeline Hazan, et les co-présidents de Démocratie Ouverte, Audrey Fortassin, Arthur Moraglia et Pauline Veron, appellent à prendre en compte la voix des enfants et des jeunes dans l’élaboration des politiques publiques.

Paris, le 12 août 2023 – Aujourd’hui en France, 1 habitant sur 5 a moins de 18 ans. Pourtant, les mineurs, parce qu’ils ne peuvent pas voter ou se présenter à des élections, sont exclus des processus de décisions politiques alors même qu’ils seront les plus impactés par leurs effets futurs. 

En cette Journée internationale de la jeunesse, dans un contexte de malaise démocratique et alors que le président de la République invoque la nécessité d’un renouveau institutionnel, l’UNICEF France et Démocratie Ouverte appellent à la mise en place de mesures permettantaux enfants et aux adolescents de devenir acteurs de la vie politique.

La prise en compte de l’opinion de l’enfant : un droit fondamental

Signatures de pétition, organisation de boycotts, manifestations… la participation politique des jeunes générations est en hausse constante. En 2020, près d’un jeune sur deux a signé une pétition ou défendu une cause sur Internet. Pour autant, l’opinion publique considère souvent les jeunes générations soit comme dépolitisées soit comme vecteur d’agitation, plutôt que comme acteurs de changement. Se sentant peu représentées et mal considérées, elles délaissent les formes de participation institutionnelles classiques lesquelles, la plupart du temps, ne leur sont tout simplement pas accessibles.

Pourtant, la participation des enfants et des adolescents à l’élaboration des décisions qui les concernent est un droit fondamental. C’est l’un des quatre principes directeurs de la Convention Internationale des Droits de l’Enfant (CIDE). Dans son rapport sur le sujet, le Défenseur des droits indique que l’absence de prise en compte de la parole de l’enfant représente déjà une forme de violence[1].

Renouer la confiance entre les jeunes générations et la démocratie

En 2022, 73 % des enfants et adolescents consultés par la Dynamique De la Convention aux Actes, dont l’UNICEF France est membre, estimaient qu’ils n’étaient pas assez ou mal associés aux décisions politiques les concernant[2]. Au niveau local, seules 6 % des communes sont dotées d’un Conseil municipal d’enfants et/ou de jeunes, et un tiers de ces instances ne sont jamais en contact avec les élus de leur ville. Si les démarches nationales en faveur de la participation citoyenne se multiplient, les mineurs sont encore trop souvent, voire systématiquement, exclus de ces dispositifs ou sous-représentés.

Sur le terrain, nos organisations observent pourtant que lorsqu’on offre aux plus jeunes la possibilité de participer à des espaces démocratiques, ils se saisissent de l’occasion. Pour peu que les dispositifs s’adaptent à leurs réalités et contraintes, accompagnent sans faire à leur place, les enfants et les jeunes sont en capacité de porter une analyse individuelle et collective, de la mettre en débat avec d’autres et de produire une expression à même d’impacter la décision publique, ancrée dans leur expertise d’usage et leurs expériences de vie.    

À l’écoute des enfants et des jeunes pour une société plus juste et plus solidaire

L’actualité met également en lumière le coût politique, social et économique généré, notamment, par le fait d’exclure une partie de la population de la vie démocratique. Pour renouer le dialogue intergénérationnel, soutenir la cohésion sociale ainsi que la reconnaissance des jeunes générations comme partie intégrante de notre société, il est nécessaire d’associer davantage les mineurs dans le fonctionnement de notre démocratie. Comment rétablir la confiance entre les jeunes générations et la politique, si la politique ne leur fait pas confiance ?

Dans le cadre des travaux sur le renouveau démocratique, l’UNICEF France et Démocratie Ouverte appellent le gouvernement et les parlementaires à créer des mécanismes de participation inclusifs  des enfants et des jeunes afin qu’ils puissent véritablement prendre part à l’élaboration des politiques publiques ; à renforcer les connaissances et les capacités des élus sur le droit à la participation et sa mise en œuvre et ; à rendre accessibles aux enfants et adolescents les informations sur la vie politique, le fonctionnement des institutions et la manière dont ils peuvent y prendre part.

Plus concrètement, nous préconisons la mise en place de dispositifs de participation citoyenne accessibles aux mineurs, tels que des Conventions citoyennes et des budgets participatifs ouverts à toutes et tous ou la réforme du Parlement des enfants[3]. Aussi, une refonte de l’enseignement moral et civique pour former les enfants et les adolescents aux médias, à la citoyenneté et aux pratiques démocratiques est indispensable et pourrait accompagner, dans un premier temps à titre expérimental, l’abaissement de la majorité électorale dès 16 ans. Quels qu’ils soient, ces dispositifs doivent garantir une bonne qualité démocratique et un lien clair à la décision pour ne pas davantage nourrir la défiance vis-à-vis des institutions.

La prise en compte de la voix des mineurs dans l’élaboration des politiques publiques est une responsabilité collective, tant à l’échelon national que local, départements et villes. Loin d’un simple exercice d’éducation à la citoyenneté, c’est une nécessité et un impératif démocratique.

Signataires :

  • Adeline HAZAN, présidente de l’UNICEF France
  • Audrey FORTASSIN, co-présidente de Démocratie Ouverte
  • Arthur MORAGLIA, co-président de Démocratie Ouverte
  • Pauline VERON, co-présidente de Démocratie Ouverte

[1] Défenseur des Droits, Prendre en compte la parole de l’enfant : un droit pour l’enfant, un devoir pour l’adulte, 2020

[2] Dynamique « De la Convention Aux Actes ! », Les enfants et les jeunes veulent être écouté·e·s, 2022

[3] Proposition portée avec la dynamique « De la Convention aux Actes ! » dont l’UNICEF est membre.