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Février 2023, ville de Lichinga, Mozambique : un centre de traitement du choléra à l'hôpital provincial de Lichinga. © UNICEF/UN0799365/Franco

Risques climatiques pour les enfants d'Afrique de l'Est et d'Afrique Australe

Le phénomène El Niño 2023-24, l’un des plus puissants jamais enregistrés, aggrave des conditions déjà difficiles. Les effets d’El Niño se manifestent par une intensification des schémas climatiques régionaux, provoquant des périodes de sécheresse prolongées et des précipitations irrégulières, perturbant la production agricole et exacerbant la propagation d’épidémies.

« La crise climatique représente une véritable menace pour les enfants et les communautés d’Afrique de l’Est et d’Afrique Australe. Les éléments essentiels à la survie et au bien-être des enfants, tels que l’accès à l’eau potable, à la nourriture, à un abri sûr, à l’éducation et à la sécurité, sont directement compromis par les crises climatiques. La fermeture d’écoles entrave les progrès réalisés en matière d’éducation,tandis que les pertes de récoltes dans les communautés agricoles entraînent la malnutrition des enfants ou les obligent à travailler pour subvenir aux besoins financiers. Les difficultés d’accès à l’eau potable exposent les enfants à des maladies, dégradent les moyens de subsistance et occasionnent des déplacements forcés », a déclaré Eva Kadilli, directrice régionale de l’UNICEF pour l’Afrique de l’Est et l’Afrique Australe.

Au cours du week-end, le président du Malawi a déclaré l’état de catastrophe dans 23 des 28 districts du pays en raison du phénomène El Niño. Les précipitations insuffisantes, les inondations et les périodes prolongées de sécheresse ont gravement endommagé les cultures et la production alimentaire, affectant deux millions de ménages (soit environ 9 millions de personnes, dont 4,59 millions d’enfants).

Au Soudan du Sud, les enfants et les jeunes figurent parmi les populations les plus menacés par la crise climatique. En raison d’une vague de chaleur extrême, les autorités ont récemment ordonné la fermeture des écoles pendant deux semaines et il a été recommandé aux enfants de rester à l’intérieur car les températures devraient atteindre 45°C, affectant ainsi 2,2 millions d’élèves.

En Zambie, le gouvernement a récemment déclaré l’état d’urgence national en raison de la sécheresse qui a touché une grande partie du pays, affectant 6,5 millions de personnes, dont 3 millions d’enfants. Cette mesure survient à la suite des inondations dévastatrices qui ont exacerbé l’épidémie de choléra dans le pays, avec plus de 22 000 cas enregistrés et un impact disproportionné sur les enfants. Alors que les températures augmentent et que les ressources en eau se font de plus en plus rares, les familles se retrouvent dans une situation extrêmement précaire, les enfants encourent des risques accrus de malnutrition, de déshydratation et de maladies. On s’attend à ce que 2,4 millions de personnes souffrent d’une grave insécurité alimentaire cette année.

Au Zimbabwe, le phénomène El Niño a perturbé les précipitations, entraînant une sécheresse prolongée. Les familles sont confrontées à l’insécurité alimentaire, à la pénurie d’eau et à une vulnérabilité accrue, particulièrement face à la violence et à l’exploitation. Ces défis surviennent à un moment où le pays doit également lutter contre des épidémies de choléra et de polio, ce qui pourrait entraîner une crise grave pour les enfants.

À Madagascar, les précipitations limitées dans le Grand Sud sont susceptibles d’annuler les maigres progrès réalisés en 2023, plongeant ainsi cette région fragile dans une nouvelle crise humanitaire. Plus de 262 000 enfants de moins de 5 ans souffrent déjà de malnutrition aiguë dans la région.

L’impact d’El Niño ne se limite pas aux conditions de sécheresse. À la fin de l’année dernière, de fortes pluies et des inondations ont frappé certaines régions d’Afrique de l’Est, notamment l’Éthiopie, le Kenya et la Somalie. Ces inondations ont entraîné la perte de vies humaines, perturbé les moyens de subsistance et engendré le déplacement de communautés, affectant ainsi plus de 5,2 millions de personnes.

En réponse au changement climatique et aux autres crises dans la région, l’UNICEF s’engage activement pour la protection des enfants par le biais de programmes et de services conçus pour s’adapter. Ces mesures incluent :

  • Veiller à ce que les enfants souffrant de malnutrition aiguë, ainsi que les femmes enceintes et allaitantes, reçoivent un traitement approprié, et que les enfants de toutes les zones touchées bénéficient d’interventions préventives telles que la distribution d’aliments nutritifs, des suppléments en micronutriments, des conseils et des transferts d’argent.
  • Etablir des systèmes éducatifs adaptés aux crises, capables d’assurer la continuité de l’apprentissage pendant et après les crises. Cela inclut des investissements dans diverses modalités d’apprentissage à distance, qu’elles soient numériques ou non, afin de garantir l’accessibilité à tous les enfants, y compris les plus vulnérables.
  • Collaborer avec des partenaires pour développer des solutions résilientes au changement climatique dans le domaine de l’eau, en développant notamment les travaux sur la cartographie des eaux souterraines et les systèmes de gestion.
  • Renforcer les systèmes de santé pour les rendre plus résilients et accessibles.
  • Comme les facteurs socioculturels influencent considérablement les décisions et les pratiques au sein des communautés pendant les crises, l’UNICEF s’efforce de comprendre et de prendre en compte ces facteurs et de travailler avec les communautés pour assurer un accès équitable à l’information, au soutien et aux solutions.

« Malheureusement, les conditions météorologiques extrêmes devraient devenir la norme en Afrique de l’Est et l’Afrique Australe dans les années à venir. Alors que nous nous efforçons d’améliorer la résilience des enfants, des familles et des communautés en renforçant les services sociaux adaptés aux crises, nous devons également joindre nos efforts pour réduire les effets du changement climatique sur les populations vulnérables de la région », a déclaré Eva Kadilli. « Nous appelons continuellement nos partenaires à accorder la priorité à l’investissement dans l’adaptation au climat et l’atténuation de ses effets, ainsi que dans des systèmes capables de résister à l’intensification des crises provoquées par le changement climatique. Sans des solutions durables, l’avenir des enfants est en péril. Nous devons prendre des mesures décisives DÈS MAINTENANT pour veiller à ce qu’ils ne se contentent pas de survivre, mais qu’ils s’épanouissent dans les années à venir. »

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