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Sécheresse en Afrique australe : près de 300 000 enfants menacés par la malnutrition aiguë sévère

Nairobi/New York, le 25 juillet 2024 – La forte sécheresse qui a touché de larges pans de l’Afrique australe menace la vie de centaines de milliers d’enfants dans les six pays les plus touchés, déclare l’UNICEF aujourd’hui. Cela inclut plus de 270 000 enfants qui devraient souffrir de malnutrition aiguë sévère (MAS) en 2024.

En raison des phénomènes météorologiques liés à El Niño, notamment des précipitations extrêmement rares, le Lesotho est devenu le dernier pays en date à déclarer l’état de catastrophe alimentaire nationale, après le Botswana, le Malawi, la Namibie, la Zambie et le Zimbabwe.

« Les besoins humanitaires auxquels les enfants sont confrontés en raison d’El Niño sont extrêmement préoccupants », a déclaré Etleva Kadilli, Directrice Régionale de l’UNICEF pour l’Afrique de l’Est et l’Afrique australe. « L’augmentation de l’insécurité alimentaire et de la malnutrition, les difficultés d’accès à l’eau potable et à l’assainissement des eaux, ainsi que les risques d’épidémies comme le choléra constituent une menace sérieuse. Des milliers d’enfants sont sur le point de subir des conséquences irréversibles sur leur santé et leur croissance en raison de la crise liée au climat, et cet avertissement ne doit pas rester sans réponse de la part de la communauté internationale.»

Au Lesotho, au Malawi, en Namibie, en Zambie et au Zimbabwe, 7,4 millions d’enfants vivent en situation de pauvreté alimentaire, dont plus de 2 millions survivent au moyen d’un régime alimentaire extrêmement pauvre comprenant au maximum deux groupes d’aliments. Cette situation est aujourd’hui exacerbée dans une grande partie de l’Afrique australe en raison de la sécheresse. Les communautés ont perdu leurs récoltes et leur bétail en raison du manque de pâturages et d’eau.

Les enfants vulnérables sont fortement touchés par les chocs climatiques en Afrique australe. Ces chocs réduisent considérablement la quantité, la diversité et la qualité de la nourriture disponible, nuisent aux soins prodigués aux enfants et perturbent l’accès à l’eau propre et saine, exposant les enfants à des maladies infantiles potentiellement mortelles, y compris la diarrhée.

« Grâce à une collaboration, des idées et un financement innovants impliquant l’engagement des communautés, tels que des groupes de soins dirigés par des mères au Zimbabwe ou encore le programme de nutrition multisectoriel à grande échelle en Zambie, nous pouvons garantir que les enfants et les familles soient soutenus par des efforts durables qui les protègent des conséquences les plus graves liées aux crises climatiques dans la région. Le renforcement des systèmes nationaux de protection sociale est l’un des principaux outils de l’UNICEF pour aider les familles à résister aux chocs futurs et à se remettre des séquelles des situations d’urgence », ajoute Etleva Kadilli. « L’investissement et l’innovation dans le renforcement de la résilience des familles et des sociétés sont essentiels. Il faut donner la priorité aux cadres qui restent adaptés aux objectifs futurs, notamment les systèmes alimentaires diversifiés, l’eau propre, les services d’assainissement, l’éducation tenant compte du climat et les soins de santé adaptés au climat, ainsi qu’à la sauvegarde des services et systèmes dédiés aux enfants afin d’en garantir la qualité et un accès ininterrompu. »

En plus d’investir dans la résilience, l’UNICEF appelle à l’accélération et à l’intensification urgentes des programmes de sauvetage dans toute la région afin de réduire les risques d’augmentation du nombre d’enfants souffrant de malnutrition.

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Notes aux rédactions :

Au Lesotho, environ 700 000 personnes seraient en situation de vulnérabilité alimentaire.

Au Malawi, on estime que 5,7 millions de personnes devraient connaître des niveaux élevés d’insécurité alimentaire aiguë (phase 3 ou supérieure de l’IPC AFI) entre octobre 2024 et mars 2025. Une tendance à la hausse de malnutrition aiguë sévère (MAS) chez les enfants a déjà été observée, avec une augmentation de 18 % des admissions pour MAS enregistrées entre janvier et mai 2024.

En Namibie, près de la moitié de la population du pays est confrontée à l’impact dévastateur d’une grave sécheresse provoquée par le phénomène El Niño. Entre juillet et septembre 2024, environ 1,4 million de personnes (48 % de la population analysée) devraient être confrontées à des niveaux élevés d’insécurité alimentaire aiguë (phase 3 ou supérieure de l’IPC AFI), dont 85 000 personnes en phase 4 de l’IPC AFI (situation d’urgence).

En Zambie, 2 millions de personnes sont en situation d’insécurité alimentaire aiguë et près de 52 000 enfants de moins de cinq ans dans les 84 districts zambiens touchés par la sécheresse devraient souffrir de malnutrition aiguë sévère (la forme la plus mortelle de malnutrition) au cours des 12 prochains mois si des mesures urgentes de prévention et de traitement ne sont pas mises en place. L’UNICEF collabore avec le gouvernement zambien et ses partenaires pour donner la priorité aux besoins des enfants dans les plans d’intervention. Il s’agit notamment de former des volontaires communautaires et des groupes de soutien à la nutrition pour la détection précoce et l’orientation des cas de malnutrition, de renforcer le système de santé pour fournir des services essentiels aux enfants et à leurs familles, et de mettre en œuvre des initiatives d’approvisionnement en eau d’urgence, parmi d’autres interventions cruciales.

Au Botswana, près de 12 000 enfants de moins de cinq ans souffrent d’insuffisance pondérale en raison de la baisse de la production agricole et de l’augmentation des prix à l’importation des céréales et autres denrées alimentaires, ce qui expose les enfants vulnérables à un risque accru d’insécurité alimentaire et de malnutrition.

Au Zimbabwe, 580 000 enfants vivent dans une situation de pauvreté alimentaire sévère, un chiffre qui risque d’augmenter avec la sécheresse actuelle provoquée par El Niño. L’UNICEF collabore avec le gouvernement et ses partenaires nationaux pour protéger la diversité des régimes alimentaires et les pratiques d’alimentation des enfants et pour éviter une augmentation de l’émaciation chez les enfants, en élargissant et en renforçant le modèle national multi-système communautaire pour la prévention de toutes les formes de malnutrition. Des groupes de soins, composés et dirigés par des mères de famille, offrent un ensemble holistique de conseils et de soutien, notamment en matière de santé, de nutrition, de développement de l’enfant, d’eau, d’assainissement et d’hygiène, et sont liés à d’autres formes de soutien, notamment la protection sociale (distributions d’argent et de nourriture) ou encore le soutien à l’agriculture et les activités génératrices de revenus. À ce jour, l’UNICEF a soutenu la formation de 200 groupes de soins pour prévenir la malnutrition chez les enfants.

Pour en savoir plus sur la réponse de l’UNICEF aux impacts d’El Niño en Afrique de l’Est et en Afrique australe, consultez : www.unicef.org/esa