SOMMAIRE
Guerres, catastrophes naturelles, déplacements massifs des populations, recrudescence d’épidémies…L’année 2024 a été particulièrement violente et meurtrière pour les enfants.
Et au-delà des conséquences dramatiques de ces crises c’est aussi la question du respect du droit des enfants qui s’en trouve toujours balayée lorsque surviennent ces crises. Et parmi ces droits inaliénables, leur accès à l’éducation. Chaque jour passé loin de l’école compromet un peu plus leur avenir.
En situation d’urgence humanitaire, les premières interventions sont axées sur la protection, l’accès à l’eau potable, à la nourriture, et aux soins de santé, pour répondre aux besoins immédiats des populations. Bien qu’elle soit essentielle pour l’équilibre et le développement des enfants, l’école est souvent le premier service interrompu, et malheureusement un des derniers à être rétabli.
Afin de préserver ce droit inaliénable, nos équipes mettent tout en œuvre pour leur permettre de poursuivre leur apprentissage.
Au Soudan, des espaces sécurisés pour apprendre
Depuis le 15 avril 2023, le Soudan connait une des crises humanitaires les plus complexes de son histoire. Les longs mois de conflit entre l’armée régulière soudanaise et les unités paramilitaires (FSR) ont précipité le pays au bord du gouffre. Des milliers d’enfants ont été tués ou blessés et 5 millions d’autres ont été poussés à l’exil.
Dans les régions touchées par les violences, de nombreuses écoles ont été endommagées ou détruites. Les rares encore en état servent de refuge aux populations déplacées ou ont dû fermer leurs portes pour des raisons de sécurité. Selon nos estimations, 19 millions d’enfants sont privés d’éducation, faisant du Soudan une des crises des apprentissages les plus importantes au monde.
Face à l’urgence de la situation, l’UNICEF et ses partenaires ont mis en place des « Makana », des espaces sécurisés au sein desquels les enfants peuvent retrouver un semblant de normalité dans leur vie quotidienne. A ce jour, plus de 1 000 espaces existent à travers le pays. « Nous aimons ce Makana car ce lieu nous aide à oublier la guerre. Il y a de nombreuses activités qui nous rendent heureux » confie Naba, 10 ans.
Ukraine : continuer d’apprendre malgré la guerre
Depuis plus de deux ans, l’Ukraine s’enlise dans la crise humanitaire la plus grave du continent européen.
A Kiev, la capitale et dans les grandes villes comme Kharkiv et Odessa, la violence et les bombardements sont quotidiens.
Plus de 6 millions de personnes, dont de très nombreux enfants, ont dû fuir vers d’autres villes ou dans les pays voisins.
Déplacés ou exilés, ils voient leur état psychologique se détériorer au fur et à mesure que la guerre se prolonge. Selon l’UNICEF, 1,5 million d’entre eux sont à risque de dépression, d’anxiété ou de stress post-traumatique. Pour eux, le retour à l’école est une nécessité, mais représente un véritable défi.
Depuis le début de la guerre, plus de 3 500 établissements scolaires ont été endommagés ou détruits. Les frappes sur les infrastructures énergétiques ont privé de nombreux foyers d’électricité et de connexion Internet compliquant ainsi l’accès aux cours en ligne. En conséquence, 5,3 millions d’enfants sont aujourd’hui privés d’éducation.
Pour permettre aux élèves de rattraper leur retard et de continuer à apprendre, l’UNICEF a développé des programmes de soutien scolaire en partenariat avec le ministère de l’éducation ukrainien. En 2024 :
- 356 534 enfants ont eu accès à une éducation formelle ou non formelle
- 124 écoles maternelles ont été réhabilitées avec le soutien de l’UNICEF et plus de 11 000 enfants ont pu réintégrer leurs écoles en toute sécurité
Au total, ce sont 622 405 enfants qui ont bénéficié d’un soutien scolaire, de distributions de matériel éducatif, de cours de rattrapage et d’une aide psychosociale.
En RDC, retrouver espoir grâce à l’éducation
À l’est de la République démocratique du Congo (RDC), les provinces de l’Ituri et du Nord-Kivu sont le théâtre de conflits armés, de catastrophes naturelles, de déplacements massifs et de violences inouïes contre les enfants.
« J’ai rencontré des enfants qui ont survécu à l’horreur de l’enrôlement par les groupes armés et au traumatisme des violences sexuelles – des atrocités que personne ne devrait subir, encore moins des enfants », a déclaré Sheema Sen Gupta, directrice de la protection de l’enfance à l’UNICEF, au cours d’une mission terrain en RDC.
Dans les camps de déplacés, le quotidien des enfants reste marqué par la peur. Sur place, les besoins immédiats (comme l’accès à l’eau, à la nourriture et aux médicaments) sont difficilement comblés. La malnutrition, le choléra, la rougeole et plus récemment les cas de Mpox – maladie infectieuse potentiellement mortelle – se répandent à un rythme alarmant.
À cela s’ajoute une insécurité croissante, et ce, au fur et à mesure que les hostilités se rapprochent des camps où ils se sont réfugiés. Dans cet enchevêtrement de crises, le droit à l’éducation est relégué au second rang.
2 700 000
En réponse à cette situation, l’UNICEF et ses partenaires ont mis en place des espaces d’apprentissage temporaires dans les camps de déplacés.
À l’école primaire de Walugaba par exemple, à l’est du pays, l’UNICEF a soutenu la construction de 6 espaces d’apprentissage temporaires grâce au financement de l’Union européenne. En février 2024, nous y avons également distribué plus de 2 000 kits scolaires, comprenant des cartables, des cahiers, des boîtes à outils géométriques et des stylos.
Gaza : « L’école et mes amis me manquent »
Depuis le 7 octobre 2023, la bande de Gaza est devenue l’un des endroits les plus dangereux au monde, et en tout premier lieu pour les enfants. En 10 mois de conflit, le bilan bat de sombres records.
- 40 000 personnes ont été tuées, dont plus de 14 000 enfants
- 92 000 autres ont été blessées
- 1,9 million de personnes sont déplacées, dont 1 million d’enfants
Dans ce qui est désormais un champ de ruines, les infrastructures essentielles, dont les écoles ne sont plus que des amats de gravats.
Selon les estimations
92 % des établissements scolaires ont été endommagés ou détruits
Plus de 625 000 enfants ne peuvent plus aller à l’école
Près de 39 000 élèves de terminale n’ont pas pu passer leurs examens de fin d’année
Pour chacun de ces enfants, le retour à l’école est vital. Plus qu’un lieu d’apprentissage, c’est un refuge où ils pourraient se reconstruire et tenter de guérir des traumatismes de cette guerre.
Dans les prochaines semaines, l’UNICEF et ses partenaires prévoient de mettre en place des espaces d’apprentissage sécurisés où les enfants et les jeunes pourront continuer à apprendre tout en bénéficiant d’une aide psychosociale.
Depuis le début du conflit, grâce au soutien de l’UNICEF et ses partenaires, 260 505 élèves ont bénéficié d’activités récréatives et d’une aide psychosociale.
Votre soutien est indispensable
Dans le monde, 58 millions d’enfants en âge d’aller à l’école primaire ne sont pas scolarisés dont 27 millions dans les zones de conflits.
Sur le terrain, les équipes de l’UNICEF restent mobilisées afin de faire du droit à l’éducation une réalité, pour chaque enfant.
En donnant 75 € par exemple, vous nous permettez d’offrir 1 kit « matériel scolaire » comprenant des cartables, des cahiers d’exercices et des crayons pour 15 enfants.
En donnant 199 €, ou 16 € par mois, vous nous permettez d’offrir un kit « école en boîte » pour un enseignant et 40 élèves, soit tout le matériel nécessaire à 3 mois de cours.
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