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La représentante de l'UNICEF en Somalie, Wafaa Saeed, rencontre des enfants et des familles à Beletweyne, dans la région de Hiran, où les inondations ont déplacé près de 90 pour cent des habitants. ©UNICEF/UN0847872
La représentante de l'UNICEF en Somalie, Wafaa Saeed, rencontre des enfants et des familles à Beletweyne, dans la région de Hiran, où les inondations ont déplacé près de 90 pour cent des habitants. ©UNICEF/UN0847872

Somalie : Informations sur l’impact des inondations sur les enfants et leurs familles

Résumé des propos de la représentante de l’UNICEF en Somalie, Wafaa Saeed – à qui toute citation peut être attribuée – lors de la conférence de presse s’étant tenue aujourd’hui au Palais des Nations à Genève.

Genève/Mogadiscio, le 30 mai 2023 – « En septembre l’année dernière, je suis venue ici pour vous informer de l’impact dévastateur de la sécheresse en Somalie sur les enfants et les familles. La Somalie a connu cinq saisons consécutives de pluies déficitaires et est confrontée à une sixième saison.

Une déclaration de famine, prédite l’année dernière et qui aurait confirmé nos pires craintes pour les enfants, a heureusement été évitée.

Cependant, et par une ironie amère et inattendue, l’arrivée tant attendue des pluies a apporté la misère à de nombreux enfants et familles. Cette année, les inondations ont déjà provoqué le déplacement de plus de 400 000 personnes. Les partenaires humanitaires prévoient maintenant que si les fortes pluies se poursuivent en Somalie et sur les hauts plateaux éthiopiens tout au long de la saison Gu, les crues soudaines et les inondations fluviales pourraient toucher jusqu’à 1,6 million de personnes.

La semaine dernière, je me suis rendue dans une ville appelée Beletweyne, dans la région de Hiran, où les inondations ont entraîné le déplacement de près de 90 % des habitants. Les familles déplacées par les inondations ont un accès limité aux biens de première nécessité tels que la nourriture, l’eau potable et les abris. J’ai rencontré certaines d’entre elles qui vivent actuellement dans des abris temporaires. Elles m’ont confié qu’elles étaient habituées aux inondations, mais jamais d’une telle ampleur ni d’une telle gravité. Leurs maisons et leurs latrines ont été endommagées, les écoles et les centres de santé ont dû fermer, les habitants ont perdu leurs revenus journaliers et certains en sont maintenant réduits à sauter des repas ou à demander des prêts à des magasins.

Une douzaine de villages sont complètement isolés et ne peuvent être atteints que par bateau. Les autorités locales et les agences, parmi lesquelles l’UNICEF, apportent déjà leur soutien, mais les besoins sont bien plus importants.

Avec tant de souffrances à la une de l’actualité mondiale, l’attention du public s’est détournée, et ce au détriment des enfants de pays comme la Somalie. Alors que nous approchons du mois de juin, le plan de réponse humanitaire pour la Somalie n’est financé qu’à hauteur de 26 %. Le volet « eau, hygiène et assainissement » du plan n’est financé qu’à hauteur de 11 %, ce qui menace l’approvisionnement en eau salubre et l’assainissement à un moment où le risque d’épidémie de maladies telles que le choléra et le paludisme est élevé.

Alors, que nous apprend la situation en Somalie ?

Injustice climatique

Premièrement, elle nous apprend que l’histoire de la Somalie – et le défi auquel est confrontée une génération d’enfants qui grandissent dans le pays – n’est pas simplement une question de sécheresse ou d’inondation, mais une urgence climatique. Les communautés somaliennes sont celles qui ont le moins contribué au changement climatique, mais ce sont elles qui en souffrent le plus. Les sécheresses et les inondations sont de plus en plus fréquentes et de plus en plus graves et ont érodé les mécanismes de survie des po

Des financements flexibles et une décentralisation de l’aide

Deuxièmement, le financement humanitaire doit être concentré en début de période critique et être flexible afin de répondre aux besoins vitaux immédiats et de dépasser le stade de la réponse d’urgence pour renforcer la résilience des communautés. Le financement humanitaire doit également s’accompagner d’investissements dans des solutions à long terme et dans la décentralisation. La communauté internationale doit aider la Somalie à accéder aux financements climatiques, à investir dans les moyens de subsistance et à promouvoir l’adaptation au climat, afin de donner aux communautés la possibilité de sortir de cette spirale de crises humanitaires successives. Les partenaires nationaux – le gouvernement et les ONG locales – doivent être au premier plan de la réponse, car ils sont les premiers à intervenir et ont un accès privilégié aux personnes dans le besoin.

Maintenir les efforts

Troisièmement, cela nous prouve qu’aussi difficile que cela puisse être, le succès en Somalie est possible. Bien qu’initialement lente à réagir, la communauté internationale est venue en aide à la Somalie lorsque la famine a menacé de bouleverser le pays et d’anéantir des années de travail acharné. Les organisations d’aide ont intensifié leurs efforts et la famine a été évitée. Il y a des impératifs moraux – et stratégiques – à maintenir cette réussite.

Le moment est venu pour la communauté internationale de maintenir son soutien, de l’intensifier et de ne pas l’interrompre. La Somalie et d’autres pays de cette région ne sont qu’à une saison des pluies déficitaires d’une nouvelle catastrophe humaine – qui se mesurera, une fois de plus, au nombre de vies et d’avenirs d’enfants détruits. »

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