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Le 3 février 2022 en Somalie, un enfant se nourrit d'un paquet d'aliments thérapeutiques prêts à l'emploi tandis que sa mère le tient dans ses bras en attendant de recevoir de l'aide au centre de santé Community Empowerment and Development Action à Dolow. ©UNICEF/UN0591078/Taxta
Le 3 février 2022 en Somalie, un enfant se nourrit d'un paquet d'aliments thérapeutiques prêts à l'emploi tandis que sa mère le tient dans ses bras en attendant de recevoir de l'aide au centre de santé Community Empowerment and Development Action à Dolow. ©UNICEF/UN0591078/Taxta

Somalie : la sécheresse responsable de 43 000 décès supplémentaires en 2022

La moitié des décès liés à la sécheresse sont survenus chez des enfants de moins de 5 ans.

Mogadiscio / Paris, le 20 mars 2023 – Un nouveau rapport publié aujourd’hui par le ministère fédéral de la santé et des services sociaux, l’OMS et l’UNICEF suggère qu’environ 43 000 décès supplémentaires pourraient être survenus en 2022 en Somalie en raison de l’aggravation de la sécheresse comparativement à la crise de 2017 et 2018. La moitié de ces décès concernerait des enfants de moins de 5 ans.

Les conclusions du rapport ont été rendues publiques aujourd’hui par le ministre de la Santé du gouvernement fédéral de Somalie, le Dr Ali Hadji Adam Abubakar, en présence de Adam Abdelmoula, représentant spécial adjoint du secrétaire général et coordinateur humanitaire des Nations unies pour la Somalie, de Wafaa Saeed, représentante de l’UNICEF en Somalie, et du Dr Sk Md Mamunur Rahman Malik, représentant de l’OMS pour la Somalie.

Un rapport rétrospectif et un modèle prédictif alarmants

Pour la première fois, un modèle de prédiction basé sur des projections statistiques a été développé à partir de la même étude afin de permettre une action anticipée et d’éviter les décès liés à la sécheresse. Les prévisions, qui s’étendent de janvier à juin 2023, estiment que 135 personnes pourraient mourir chaque jour en raison de la crise, le nombre total de décès prévus se situant entre 18 100 et 34 200 au cours de cette période. Ces estimations suggèrent que, bien que la famine ait été évitée pour l’instant, la crise est loin d’être terminée et que sa gravité est déjà bien supérieure à celle observée lors de la sécheresse de 2017-2018.

Ces chiffres sont issus d’un modèle statistique estimant que le taux brut de mortalité a augmenté en Somalie de 0,33 à 0,38 décès pour 10 000 personnes par jour au cours de la période comprise entre janvier et décembre 2022. Chez les enfants de moins de 5 ans, le taux était presque deux fois supérieur. Pour 2023, le taux brut de mortalité devrait atteindre 0,42 décès pour 10 000 personnes par jour d’ici juin 2023.

Commandée par le bureau régional de l’UNICEF et le bureau de pays de l’OMS en Somalie et réalisée par la London School of Hygiene and Tropical Medicine et l’Imperial College London, l’étude présente des estimations rétrospectives de la mortalité en Somalie de janvier à décembre 2022. Les taux de mortalité les plus élevés ont été enregistrés dans le centre-sud de la Somalie, en particulier dans les régions de Bay, Bakool et Banadir, l’épicentre actuel de la sécheresse.

Renforcer l’aide humanitaire pour éviter la famine

Cette étude – la première d’une série de travaux à venir – a bénéficié du soutien du ministère fédéral de la santé et des services sociaux du gouvernement fédéral de Somalie et de la cellule d’analyse de la sécurité alimentaire et de la nutrition de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture, et a été financée par le Foreign, Commonwealth and Development Office (Bureau des affaires étrangères, du Commonwealth et du développement) du Royaume-Uni.

Lors de la publication des conclusions du rapport, le Dr Ali Hadji Adam Abubakar a déclaré : « Nous restons préoccupés par le degré et l’ampleur des effets sur la santé publique de cette crise alimentaire qui s’aggrave et se prolonge en Somalie. Cependant, nous sommes optimistes et pensons que si nous parvenons à poursuivre et à intensifier nos actions en matière de santé et de nutrition et notre réponse humanitaire pour sauver des vies et protéger la santé des personnes vulnérables, nous pourrons repousser à jamais le risque de famine. Sinon, les personnes vulnérables et marginalisées paieront de leur vie le prix de cette crise. Nous demandons donc instamment à tous nos partenaires et donateurs de continuer à soutenir le secteur de la santé dans la mise en place d’un système de santé résilient qui fonctionne pour tout le monde et non pour quelques-uns. La construction d’un monde plus sain et plus heureux pour tous les Somaliens reste au cœur de notre gouvernement ».

Le Dr Mamunur Rahman Malik, représentant de l’OMS en Somalie et chef de mission, a commenté les résultats de l’étude en ces termes : « Nous sommes engagés dans une course contre la montre pour éviter les décès et sauver les vies qui peuvent l’être. Nous avons vu que les décès et les maladies se multiplient lorsque la faim et les crises alimentaires se prolongent. Si nous n’agissons pas maintenant, nous enregistrerons bientôt plus de décès dus à la maladie que de décès dus à la faim et à la malnutrition réunies. Des enfants, des femmes et d’autres personnes vulnérables paieront de leur vie le coût de notre inaction, tandis que nous assisterons, désespérés et impuissants, à la tragédie qui se déroule ». Le Dr Malik a ajouté que « dès le début de cette sécheresse, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a clairement indiqué qu’il s’agissait d’une crise sanitaire autant que d’une crise alimentaire et climatique. La principale préoccupation de l’OMS a été de prévenir la surmortalité directement ou indirectement attribuée à la sécheresse, en accordant une attention particulière aux femmes et aux enfants de moins de cinq ans. C’est pourquoi l’OMS a intensifié ses interventions sanitaires intégrées vitales tout au long de l’année 2022 et continuera à le faire en 2023 afin d’empêcher tout décès évitable en Somalie. »

« Ces résultats dressent un sombre tableau des ravages causés par la sécheresse sur les enfants et leurs familles », a déclaré Wafaa Saeed, représentante de l’UNICEF. « Nous sommes profondément attristés par ces décès, mais nous savons qu’ils auraient pu être beaucoup plus nombreux si l’aide humanitaire n’avait pas été renforcée pour atteindre les communautés touchées par la sécheresse. Nous devons continuer à sauver des vies en prévenant et en traitant la malnutrition, en fournissant de l’eau salubre et propre, en améliorant l’accès aux services de santé vitaux, en vaccinant les enfants contre des maladies mortelles comme la rougeole et en fournissant des services de protection essentiels ».

La Somalie subit depuis cinq saisons consécutives des pluies insuffisantes, sans précédent de mémoire récente, ce qui a plongé cinq millions de personnes dans une insécurité alimentaire aiguë et près de deux millions d’enfants dans une situation à risque de malnutrition. Les Nations unies ont besoin de plus de 2,6 milliards de dollars pour répondre aux besoins prioritaires de 7,6 millions de personnes en 2023.

Notes aux rédactions

La sécheresse qui sévit actuellement en Somalie s’inscrit dans un contexte déjà préoccupant. Avec près de la moitié de la population (7,9 millions) ayant besoin d’une assistance humanitaire, la situation est aggravée par les conditions météorologiques extrêmes induites par le changement climatique, l’instabilité politique, les tensions ethniques et l’insécurité, qui continuent d’aggraver les problèmes de santé publique et de nutrition. Six saisons des précipitations insuffisantes consécutives ont engendré cette sécheresse, qui coïncide avec l’augmentation rapide des prix alimentaires mondiaux, l’intensification de l’insécurité dans certaines régions et les conséquences socio-économiques de la pandémie de COVID-19. Comme pour les crises complexes précédentes, celle-ci s’est accompagnée d’importants mouvements de personnes déplacées à l’intérieur du pays (3,5 millions recensés par les acteurs humanitaires). Dans le contexte de cette dernière crise, la London School of Hygiene and Tropical Medicine (LSHTM) a été chargée par l’OMS et l’UNICEF de produire des estimations rétrospectives et prévisionnelles de la surmortalité globale et de la surmortalité attribuable à la crise en Somalie, et de proposer des mesures à prendre.

Télécharger le résumé du rapport ici.

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Le 3 février 2022 en Somalie, un enfant se nourrit d'un paquet d'aliments thérapeutiques prêts à l'emploi tandis que sa mère le tient dans ses bras en attendant de recevoir de l'aide au centre de santé Community Empowerment and Development Action à Dolow. ©UNICEF/UN0591078/Taxta

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