Au Soudan, la guerre et le choléra
Zainab lave soigneusement ses légumes avant de préparer à manger pour sa famille. Depuis les épidémies de choléra recensées récemment au Soudan, la jeune femme fait tout pour protéger ses enfants. Elle fait bouillir l’eau avant de l’utiliser, se lave systématiquement les mains avant de cuisiner et évite d’exposer la nourriture aux mouches.
Des gestes qui nous paraissent simples. Pourtant, trouver de l’eau potable constitue un véritable défi pour cette mère de famille.
« Il n’y a pas assez d’eau »
Lorsque les combats ont éclaté à Khartoum en avril 2023, cette ancienne enseignante et sa famille ont quitté leur maison pour trouver refuge en dehors de la capitale. Depuis, elle s’est installée dans un camp de personnes déplacées.
« Les gens font de longues files d’attente pour remplir des seaux mais il n’y a pas assez d’eau », déplore Zainab.
Dans ces camps surpeuplés, l’eau se fait de plus en plus rare, et la nourriture aussi. Les familles peinent à se nourrir, boire ou se laver.
Les maladies hydriques se multiplient, exacerbées par les mauvaises conditions d’hygiène, le manque de fournitures médicales et les pénuries de médicaments. Ces derniers mois, des flambées de choléra ont été signalées dans les États d’Al-Qadarif, de Kassala, du Nil blanc, du Nil bleu, de Sennar, d’Al-Jazirah, du Kordofan méridional ainsi qu’à Khartoum.
Maladie de la pauvreté et de l’insalubrité, le choléra est une maladie mortelle pour les plus vulnérables, notamment pour les enfants de moins de 5 ans.
Lutter contre l’épidémie, malgré le conflit
Alors que la guerre fait rage depuis 16 mois au Soudan, nos équipes sur place mettent tout en œuvre pour lutter contre le choléra et endiguer sa propagation. En coordination avec le ministère de la Santé, nous avons lancé des campagnes de vaccination dans les États à haut risque et mis en place des ateliers de sensibilisation sur les risques de cette maladie.
Dans l’État d’Al-Jazirah, situé à 250 kilomètres au sud de Khartoum, 686 739 personnes ont été vaccinées. Une campagne similaire a été lancée dans l’État d’Al-Qadarif au profit d’1 534 230 enfants et adultes.
“Nous nous sommes rendus dans le centre de vaccination le plus proche. Tout le monde devrait se faire vacciner. Cela sauve des vies.”
Nos équipes ont également distribué des fournitures essentielles telles que des comprimés de purification de l’eau, des médicaments, des sels de réhydratation dans les centres de santé et de vaccination.
Grâce à nos actions sur place, 4,2 millions de personnes ont eu accès à de l’eau potable et 5,9 millions d’autres ont bénéficié de fournitures médicales et traitement prodigués en 2023.
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