Après être allée sur le terrain en Irak en 2019 et à Madagascar en 2018, Tatiana Silva, ambassadrice de l’UNICEF France, s’est de nouveau rendue sur l’île, dans la région reculée de l’Anosy, pour constater les actions menées par l’UNICEF en réponse à la sécheresse et la crise nutritionnelle dans le sud du pays.
Paris, le 15 mai 2023 – Madagascar, fortement touché par le réchauffement climatique, est devenu le théâtre d’une forte sécheresse, qui prive d’eau potable près de 15 millions de personnes. Ce phénomène à des répercussions dramatiques sur les populations : il n’y a pas d’eau pour la culture ou le bétail, ni pour la consommation directe.
De plus, l’augmentation du prix des denrées alimentaires favorise la malnutrition, dont les enfants sont les premières victimes. Ainsi, la seule eau à disposition des populations est insalubre et vecteur de nombreuses maladies graves. Un cercle vicieux qui s’entretient en privant les populations d’eau et de denrées alimentaires. A Madagascar, on compte désormais 1 285 000 personnes qui souffrent de malnutrition.
Permettre l’accès à l’eau
« L’accès à l’eau est un droit fondamental pour chaque personne et chaque enfant. J’ai été impressionnée de constater les solutions mises en place par l’UNICEF pour acheminer l’eau au cœur des villages. Non seulement elles fonctionnent mais elles sont aussi respectueuses de l’environnement », témoigne Tatiana Silva.
En effet, l’UNICEF met en place différentes actions permettant un accès à l’eau potable (forage et pompe à eau grâce à l’énergie solaire, distribution de kits d’hygiène, système de désalinisation de l’eau, barrage…), par le biais de ces programmes WASH (Eau, Assainissement et Hygiène), pour permettre à chaque enfant d’avoir accès à l’eau potable dans les régions du monde fortement touchées par la sècheresse, à l’instar de Madagascar. Au cours de l’année dernière, l’UNICEF est venu en aide à 1 030 000 personnes, en leur apportant une assistance en eau pour l’assainissement et l’hygiène.
Soigner les enfants victimes de malnutrition
Par ailleurs, l’UNICEF s’engage auprès des centres de santé locaux, qui permettent d’identifier et de soigner les enfants victimes de malnutrition aigüe sévère et modérée. Tatiana Silva a été à la rencontre des enfants et leurs familles des villages de Sihanamaro et Sampona, dans la région de l’Anosy, à l’extrême Sud-Est de Madagascar, une région extrêmement isolée, très difficile d’accès. Accueillie par les populations et le personnel de centres de soins, elle a été confrontée aux conséquences dramatiques du réchauffement climatique et a pu prendre conscience de l’urgence à laquelle l’UNICEF et les partenaires locaux tentent de faire face.
En visite au centre de santé de Sampona, notre ambassadrice a été particulièrement émue par l’histoire du petit Vorila, âgé de 8 mois, souffrant de malnutrition aigüe : « Il vient chaque jour pour recevoir une alimentation thérapeutique. Ce jeune enfant a perdu son jumeau ainsi que sa maman et c’est donc sa grand-mère qui veille désormais sur lui. J’ai passé un long moment avec Vorila, un moment fort, qui m’a particulièrement émue », confie-t-elle.
Au cours de l’année 2022, grâce au travail de ces centres, ce sont 134 565 enfants qui ont pu bénéficier de traitements pour maladies graves, difficultés respiratoires, infections ou malnutrition sévère.
Lutter contre la salinisation de l’eau
Tatiana Silva a aussi échangé avec les responsables des écoles primaires, ainsi qu’avec les élèves sur les pratiques d’assainissement et d’hygiène dans les écoles. Elle a pu se rendre compte des progrès réalisés en termes de désalinisation de l’eau. La lutte contre la salinisation de l’eau est un des enjeux majeurs des actions de l’UNICEF en termes d’accès à l’eau, au même titre que proposer des systèmes d’approvisionnement en eau résilient au climat (utilisation de panneaux solaires).
« Dans cette région du monde, l’accès à l’eau est un pas vers l’éducation. En effet, les femmes et les enfants doivent parcourir parfois jusqu’à 20 Km pour aller chercher de l’eau, ce sont notamment les petites filles qui sont responsables de cette corvée et qui donc ne peuvent pas aller à l’école. Garantir un accès à l’eau est donc offrir à ces enfants une chance de pouvoir apprendre. J’ai été très impressionnée par la volonté des communautés d’améliorer la situation sanitaire, de s’organiser pour faire évoluer les règles d’hygiène et de ne rien lâcher », explique-t-elle.
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