Tatiana Silva : « Ici, à Madagascar, vos dons sont essentiels »
Mannequin, animatrice de télévision et présentatrice de la météo, Tatiana Silva, Ambassadrice de l’UNICEF France depuis 2018, s’est récemment rendue au sud de Madagascar, dans la région reculée de l’Anosy. Elle nous raconte.
Quel était l’enjeu de votre visite à Madagascar, 5 ans après votre première mission sur l’île ?
Je suis allée à Madagascar pour la première fois en 2018 pour sensibiliser aux effets du changement climatique. J’avais rencontré des enfants menacés par ces dérèglements.
Depuis, la situation a énormément changé. Les conséquences du changement climatique ne représentent plus une menace, c’est une réalité. L’île est frappée de plein fouet par le dérèglement climatique, notamment, par la sécheresse. 15 millions de personnes de familles et d’enfants sont impactés, selon l’UNICEF.
“Je veux mettre la lumière sur la situation des enfants à Madagascar qui subissent de plein fouet le changement climatique ”
Sur le plan humanitaire, quelles sont les conséquences du changement climatique ?
Madagascar est frappé par des vagues de sécheresses sans précédent. Le sud du pays est désormais un paysage aride. La sécheresse assoiffe les terres et anéantit les récoltes. Il n’y a plus d’eau pour la population, ni pour les cultures, ni pour le bétail. Les terres sont devenues totalement incultivables.
Selon les estimations de l’UNICEF, 59% de la population n’a pas d’accès à l’eau potable, soit 15,3 millions de personnes.
Sans autre solution, les familles sont contraintes de consommer une eau insalubre, responsable de maladies hydriques comme le choléra.
C’est un véritable cercle vicieux. Le manque d’eau induit une crise nutritionnelle puisque les récoltes sont détruites. Comme elles se raréfient, le prix des denrées alimentaires est en constante augmentation. Des milliers de familles et d’enfants ne mangent plus à leur faim. Selon l’UNICEF, 1 285 000 personnes souffrent de malnutrition.
Et ce sont les enfants qui paient le plus lourd tribut. Très souvent, ce sont les petites filles qui doivent aller chercher de l’eau pour le foyer. Elles parcourent parfois jusqu’à 20 km pour trouver un point d’eau et remplir les jerrycans. Ces filles sont ainsi privées de leur droit fondamental d’aller à l’école.
Comment agit l’UNICEF pour garantir un accès durable à l’eau ?
J’ai été impressionnée par les solutions mises en place par les équipes de l’UNICEF pour acheminer l’eau au cœur des villages et dans les écoles. Elles sont très efficaces, mais aussi et surtout respectueuses de l’environnement.
“C’est merveilleux de voir tout ce qui est réalisé par l’UNICEF pour les enfants, vraiment. Dans cette région du monde, l’accès à l’eau est un pas vers l’éducation”
Par exemple, dans les villages d’Ehavo et de Sohity Bas, au sud de l’île, l’UNICEF et ses partenaires ont installé un « Sand Dam » : il s’agit d’un barrage à base de sable drainé par la rivière. Il permet d’alimenter trois villages.
J’ai également visité Sihanamaro, dans la région du grand sud. Grâce au panneaux solaires financés par l’UNICEF, le village a désormais accès à l’eau potable. Des latrines ont été construites, et les habitants ont pu aménager et cultiver un jardin communautaire.
Un système de désalinisation de l’eau a aussi été financé par l’UNICEF. Il fonctionne à l’énergie solaire et fournit aux habitants du village trois mètres cubes d’eau par heure, soit 24 mètres cubes par jour. Ces habitants n’ont donc plus à marcher des dizaines de kilomètres pour trouver de l’eau potable.
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En 2022, l’UNICEF est venu en aide à 1 030 000 personnes, en leur apportant une assistance en eau pour l’assainissement et l’hygiène
Que fait l’UNICEF pour lutter contre la malnutrition des enfants ?
1 enfant sur 5 souffre de malnutrition aigüe à Madagascar.
L’UNICEF soutient les centres de santé dans lesquels sont identifiés et soignés les enfants victimes de malnutrition aigüe sévère et modérée.
J’ai pu rencontrer des enfants et des familles dans les villages de Sihanamaro et Sampona, dans la région de l’Anosy, à l’extrême sud-est de Madagascar. Une région extrêmement isolée et où l’eau se fait extrêmement rare.
J’ai été très touchée par ces rencontres. L’histoire du petit Vorila, âgé de 8 mois, souffrant de malnutrition aigüe m’a particulièrement émue. Ce bébé a perdu son jumeau ainsi que sa maman et c’est donc sa grand-mère qui veille désormais sur lui. Elle l’amène chaque jour au centre pour qu’il reçoive une alimentation thérapeutique.
“J’ai réellement pris conscience de l’urgence à laquelle l’UNICEF et les partenaires doivent faire face.”
Les actions menées par l’UNICEF sont très encourageantes. De 2022 à 2023, 3 fois moins d’enfants sont atteints de malnutrition dans ce village. Et ça, c’est grâce à la générosité des donateurs.
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Au cours de l’année 2022, 134 565 enfants ont bénéficié de traitements pour maladies graves, difficultés respiratoires, infections ou malnutrition sévère.
Quel message souhaitez-vous transmettre aux internautes qui nous lisent ?
Grâce à vous, ces communautés deviennent de plus en plus autonomes et permettent aux enfants d’avoir de meilleures chances dès la naissance.
“Ici, à Madagascar, vos dons sont essentiels. Faire un don de 75 euros à l’UNICEF permet de traiter 3 enfants qui souffrent de malnutrition.”
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