TRIBUNE - Face à la crise climatique, les enfants ne peuvent plus attendre

Dans une tribune parue aujourd’hui dans Libération, Lucile Grosjean, directrice de la communication, du plaidoyer et des programmes de l’UNICEF France, appelle les dirigeants mondiaux à mettre l’enfant au cœur de la COP28.

Paris, le 14 novembre 2023 – La COP 28 est un rendez-vous décisif pour l’avenir du climat ; il l’est aussi pour les plus de 2 milliards d’enfants qui habitent la planète et les 3,4 milliards à naître d’ici 2040. Les décideurs politiques doivent saisir cette opportunité pour protéger les enfants et les associer aux décisions qui conditionneront l’avenir de l’humanité.

En 2023, plus d’un milliard d’enfants – soit près de 50 % des enfants de notre planète sont exposés à des risques climatiques extrêmement élevés. Alors que les catastrophes climatiques sont de plus en plus violentes et fréquentes, le nombre d’enfants victimes ne cesse de croître.

Les enfants, davantage affectés par les impacts du changement climatique

Les enfants souffrent déjà des effets du changement climatique. Parce qu’ils sont en pleine croissance, leur organisme est plus vulnérable aux maladies (paludisme, choléra), à la malnutrition ou aux pollutions. Les événements météorologiques extrêmes tels que les sécheresses, tempêtes et inondations entraînent des conséquences graves sur leur santé, tant physiquement que mentalement.

Les jeunes enfants de 0 à 5 ans sont les plus exposés. Plus d’1,7 millions d’enfants de moins de 5 ans perdent la vie chaque année en raison de dommages environnementaux évitables, dont la plupart sont exacerbés par le changement climatique.

Le changement climatique est une crise des droits de l’enfant

Le droit à la vie, à la survie et au développement des enfants est directement menacé, tout comme le principe de l’intérêt supérieur de l’enfant, et les progrès accomplis au fil des décennies en matière de conditions de vie des enfants, surtout dans les pays les plus pauvres. Le Comité des droits de l’enfant a récemment reconnu l’envergure et la diversité des impacts du changement climatique sur les droits de l’enfant et défini explicitement ce que les États doivent faire pour défendre et protéger le droit des enfants à un environnement propre, sain et durable en vertu de la Convention des Nations unies relative aux droits de l’enfant.

Les déplacements engendrés par les phénomènes météorologiques extrêmes contraignent des millions d’enfants à quitter leur domicile, les exposant à des risques accrus d’exploitation, de traite et d’abus. De plus, ces déplacements perturbent l’accès à l’éducation et aux soins de santé, favorisant la malnutrition, les maladies et la sous-vaccination.

Changeons de paradigme : l’enfant doit être au cœur de la COP28

L’inaction tue. Les décideurs politiques ne peuvent plus ignorer les appels pressants des jeunes en faveur de la justice climatique. Nous avons le devoir et le pouvoir de créer un monde où les droits des enfants sont respectés, où leur quotidien et leur avenir sont préservés et où notre planète est protégée. Le temps est compté. Ce sont ces messages que l’UNICEF portera à la COP28, du 30 novembre au 12 décembre 2023.

L’UNICEF appelle l’ensemble des parties prenantes à reconnaître la vulnérabilité spécifique des enfants et à se positionner publiquement pour la prise en compte des enfants et de leurs droits dans les décisions climatiques. Il est inacceptable que les financements relatifs à la lutte contre le changement climatique ne prennent pas en compte les enfants et leurs besoins particuliers. La France peut montrer l’exemple en signant la Déclaration en faveur des enfants, des jeunes et de l’action pour le climat, instituée lors de la COP25 et en plaidant pour des mesures ambitieuses à la hauteur des défis qui nous attendent. La génération climat mérite des actions concrètes, et la COP28 est l’occasion de les concrétiser.