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Sheeba, assistante de vaccination dans la localité reculée d'Agig, dans l'État de la mer Rouge, vaccine Orshia, âgée de sept mois, contre la polio dans le cadre de la campagne de vaccination porte-à-porte contre cette maladie. © UNICEF/UNI562985/Elfatih
© UNICEF/UNI562985/Elfatih

TRIBUNE – La vaccination ne doit pas être une nouvelle victime des coupes de l’aide publique au développement

Paris, le 27 avril 2025 – Il y a un an, nous appelions la France à se montrer à la hauteur d’un programme mondial de vaccination ambitieux. Lors du « Sommet de Paris pour la souveraineté et l’innovation vaccinales », où a été présenté le plan d’action de Gavi pour la période 2026-2030, le Président de la République avait annoncé un soutien « au moins à la hauteur de son engagement précédent », soit 760 millions d’euros pour les cinq prochaines années.

Toutefois, les récentes évolutions en France et dans le monde de l’aide publique au développement font planer de vives inquiétudes sur la reconstitution du fonds de l’Alliance du Vaccin. En 2020, 31 gouvernements et 8 organisations avaient promis un total de 8,8 milliards de dollars pour la période 2021-2025. Alors que les besoins pour la nouvelle période sont encore accrus en raison des conséquences du Covid-19, des crises, des impacts du changement climatique et de nouveaux besoins, les trois premiers contributeurs à ce fonds : le Royaume-Uni, les Etats-Unis et la France, font partie des pays ayant massivement réduit leur aide au développement cette dernière année.

Malgré des signaux plus encourageants envoyés par la France, un risque fort existe que l’épidémie de désengagement contamine le fonds de Gavi, et se traduise très concrètement par les décès – pourtant évitables – de milliers de personnes, le plus souvent des enfants de moins de cinq ans. Pendant sa prochaine période stratégique, de 2026 à 2030, Gavi prévoit d’immuniser au moins 500 millions d’enfants supplémentaires, ce qui pourrait permettre de prévenir 8 à 9 millions de décès supplémentaires.

Le Programme essentiel de vaccination lancé il y a 50 ans a abouti à l’éradication de la variole, à une quasi-éradication de la poliomyélite et contribué à une réduction spectaculaire de plus de 70 % de la mortalité infantile. Les vaccins ont à eux seuls augmenté la survie des nourrissons de 30 %. La vaccination est l’un des meilleurs investissements possibles en matière de santé publique et génère des bénéfices indirects considérables sur le plan économique et social.

Malheureusement, la vaccination est une victime collatérale de ces contextes. En 2023, 14,5 millions d’enfants n’ont pas même reçu une dose de vaccin et plus de 22 millions d’enfants n’ont pas reçu leur première dose de vaccin contre la rougeole.

Alors que le Programme essentiel de vaccination initial concernait 6 maladies, il en préviendra bientôt 24. Ainsi Gavi prévoit-il de vacciner 86 millions de filles contre le papillomavirus, ou encore de déployer le vaccin contre le paludisme, aujourd’hui responsable de la mort d’un demi-million d’enfants chaque année. Au cours de la prochaine période stratégique, Gavi introduira un vaccin contre la dengue et étendra les campagnes préventives et les stocks de vaccins contre d’autres maladies sensibles au climat, telles que le choléra et la fièvre jaune.

La nouvelle stratégie de Gavi vise à renforcer l’inscription de la vaccination dans une logique de renforcement des systèmes de santé, permettant de connecter les familles aux systèmes de santé, en particulier dans les zones rurales et difficiles d’accès, et d’intégrer la vaccination dans les soins de santé primaires. La France, qui a réussi à mobiliser la communauté internationale lors du sommet Nutrition for Growth 2025, peut maintenant montrer son soutien à cette approche intégrée en confirmant sa contribution à Gavi, qui vise désormais la fourniture de services plus larges tels que le soutien nutritionnel. Ces dépenses comptabilisées comme investissements solidaires bénéficient en réalité à notre sécurité sanitaire à tous. L’exemple du Covid-19 a prouvé à quelle vitesse les épidémies peuvent se diffuser et bouleverser nos vies. La résurgence récente de certains virus comme la rougeole nous rappelle que les épidémies ne connaissent pas de frontières et que des progrès durement acquis peuvent être perdus. Soutenir l’Alliance pour la vaccination n’est pas un acte de générosité mais l’un des investissements les plus rentables et les plus responsables pour l’avenir, en particulier face au dérèglement climatique.  

Dans un contexte de bouleversement mondial et d’incertitude quant au futur, il est crucial de capitaliser et d’investir dans la santé. Au cours des 50 dernières années, les vaccins essentiels ont sauvé au moins 154 millions de vies. Cela représente six vies par minute, chaque jour, pendant cinq décennies.

Le 25 juin prochain, à Bruxelles, nos organisations attendent de la France qu’elle honore ses engagements et renouvelle un soutien ambitieux à Gavi, à hauteur d’au moins 760 millions d’euros pour les 5 prochaines années.

Signataires :

  • Patrick BERTRAND, Directeur Exécutif, Action Santé Mondiale (GHA)
  • Adeline HAZAN, Présidente, UNICEF France
  • Maé KURKJIAN, Directrice du Plaidoyer, ONE
  • Josselin LEON, Délégué général, Amref Health Africa (France)
  • Michael SHELDRICK, co-fondateur et responsable des politiques, de l’impact et des affaires gouvernementales, Global Citizens