En Ukraine, près de 7 millions d’enfants se retrouvent en danger suite aux attaques contre les infrastructures énergétiques provoquant des coupures de courant généralisées et des interruptions de chauffage et d’eau. La Directrice générale de l’UNICEF, Catherine Russell, appelle instamment à la protection des enfants et des infrastructures civiles.
New York/Kiev/Paris, le 14 décembre 2022 – En Ukraine, les attaques continues contre les infrastructures énergétiques essentielles ont privé la presque totalité des enfants du pays – près de sept millions – d’un accès durable à l’électricité, au chauffage et à l’eau ; les exposant ainsi à des risques accrus alors que les températures continuent de baisser et que l’hiver s’intensifie, a averti l’UNICEF aujourd’hui.
L’accès à l’éducation et à la santé menacé
Sans électricité, les enfants ne sont pas seulement confrontés à un froid extrême – les températures hivernales peuvent descendre en dessous de -20°C – mais ils se retrouvent également incapables de poursuivre leur apprentissage en ligne qui constitue, pour nombre d’entre eux, la seule possibilité d’accès à l’éducation ; un grand nombre d’écoles ayant été endommagées ou détruites. En outre, les établissements de santé se retrouvent parfois dans l’incapacité de fournir les services essentiels, et le dysfonctionnement des systèmes d’approvisionnement en eau augmente les risques déjà extrêmement élevés de pneumonie, de grippe saisonnière, de maladies d’origine hydrique et de COVID-19.
« Des millions d’enfants sont confrontés à un hiver sombre, blottis dans le froid et l’obscurité, sans savoir comment ni quand le répit arrivera », a déclaré Catherine Russell, Directrice générale de l’UNICEF. « Au-delà de la menace immédiate que représentent les conditions de froid, les enfants sont aussi privés de la possibilité d’apprendre ou de rester connectés avec leurs amis et famille, mettant en grand danger à la fois leur santé physique et mentale. »
Des conditions hivernales difficiles
L’intensification des attaques en octobre a détruit 40 % de la production d’électricité de l’Ukraine, exposant davantage les familles aux conditions hivernales difficiles, ayant un impact sur les moyens de subsistance et augmentant la probabilité de nouveaux mouvements de population importants. En dépit des réparations en cours, le système énergétique ukrainien n’a pu couvrir que 70% de la demande lors d’un pic de consommation enregistré le 28 novembre, selon l’OCHA.
La rigidité de l’hiver, associée à la perte de revenus et à la crise énergétique et socio-économique déclenchée par la guerre, a des effets dévastateurs sur le bien-être des enfants et des familles. Les revenus des familles et leur accès aux services essentiels ont été anéantis par la destruction des infrastructures lors des 10 mois qui ont suivi l’escalade de la guerre. La situation est particulièrement grave pour les 6,5 millions de personnes, dont 1,2 million d’enfants, qui sont actuellement déplacées en Ukraine.
Alors que les zones précédemment touchées par de violents combats deviennent accessibles, l’UNICEF a commencé à distribuer des kits de vêtements d’hiver, des chauffe-eau et des générateurs sur la ligne de front et dans les zones nouvellement accessibles des oblasts de Kharkiv, Kherson et Donetsk. À ce jour, des fournitures d’hivernage d’une valeur de plus de 20 millions de dollars ont été achetées.
La santé mentale des enfants en péril
Un hiver morose risque également d’aggraver la situation psychosociale des enfants, qui sont déjà confrontés à une crise de santé mentale imminente. On estime en effet que 1,5 million d’entre eux risquent de souffrir de dépression, d’anxiété, de stress post-traumatique et d’autres troubles mentaux. L’impact du conflit sur l’accès des enfants à l’éducation n’est que la dernière perturbation en date qui succède à une fin précipitée de l’année scolaire précédente et aux perturbations liées à la pandémie de COVID-19. L’UNICEF a préparé, pour l’hiver, plus de 55 de ses SPILNO Child Spots – des espaces sûrs et chaleureux offrant des services intégrés aux enfants, aux jeunes et aux personnes qui s’occupent d’eux.
« Les règles de la guerre sont claires : les enfants et les infrastructures civiles essentielles dont ils dépendent pour survivre doivent être protégés « , a déclaré M. Russell. « Il est également essentiel que l’UNICEF et nos collègues humanitaires puissent accéder rapidement et sans entrave aux enfants et aux familles qui ont besoin d’une aide humanitaire, où qu’ils se trouvent. »
Les équipes de l’UNICEF plus que jamais mobilisées
À ce jour, l’UNICEF a été en mesure de fournir un accès aux soins de santé primaires dans les installations soutenues par l’UNICEF et par le biais d’équipes mobiles à près de 4,9 millions d’enfants et de femmes en Ukraine. Plus de 4,2 millions de personnes ont bénéficié d’un accès à l’eau potable et plus d’un million de personnes ont reçu des fournitures essentielles en matière d’eau, d’assainissement et d’hygiène, notamment dans les zones nouvellement accessibles. Les interventions de soutien à la santé mentale soutenues par l’UNICEF ont touché plus de 2,5 millions d’enfants, près de 900 000 enfants ont été engagés dans une éducation formelle ou non formelle et près de 500 000 enfants ont bénéficié d’interventions d’apprentissage. Près de 200 000 familles ont bénéficié de transferts monétaires humanitaires flexibles financés par l’UNICEF.
La semaine dernière, l’UNICEF a lancé son appel annuel pour une action humanitaire en faveur des enfants (HAC). L’UNICEF a besoin de 1,1 milliard de dollars pour répondre aux besoins immédiats et à long terme de 9,4 millions de personnes, dont 4 millions d’enfants, qui restent profondément marqués par la guerre en Ukraine. Le financement permettra à l’UNICEF de fournir, de maintenir et d’étendre des services essentiels dans les domaines de la santé, de la nutrition, de la protection de l’enfance, de la prévention contre les violences sexistes, de l’eau, de l’assainissement et de l’hygiène et de la protection sociale, parallèlement aux efforts de secours et de redressement du gouvernement. Cela permettra notamment de se préparer à temps à de nouveaux déplacements internes de populations et mouvements de réfugiés.
Notes aux rédactions :
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