Des années de conflit en Ukraine ont fragilisé les infrastructures et laissé de nombreuses familles et enfants vulnérables, luttant tous les jours pour avoir accès aux besoins vitaux comme l’eau potable.
« Maman, maman ! L’eau est là ! » s’exclame David, 8 ans, avec plein d’entrain en tenant un récipient en plastique vide dans les mains.
A Pavlopil, un petit village d’Ukraine, l’eau potable se fait rare. Ce village se situe près de la ligne de contact dans l’est du pays, une ligne qui divise les zones contrôlées et non contrôlées par le gouvernement où les combats les plus intenses ont lieu.
Des dizaines de personnes, munies de seaux et de jerricans, viennent devant le bâtiment du Conseil du village tous les mardis et attendent patiemment l’arrivée du camion transportant l’eau potable.
Sept ans après le début des combats, la pandémie de Covid-19 fragilise davantage les pénuries d’eau récurrentes.
Dès leur arrivée à la maison, David et sa mère se dirigent vers le sous-sol. Depuis les premières semaines du conflit, lorsque leur région a été la cible de tirs nourris, ils gardent toujours les réservoirs d’eau dans cet abri.
« La guerre nous a appris à connaitre la vraie valeur de l’eau », ajoute Svitlana. David a grandi avec ce souci.
C’est aussi le cas de Dasha 8 ans et de Katia 6 ans. Lorsque des mesures de quarantaine liées à la pandémie ont été mises en place, les deux sœurs ont dû déménager chez leur grand-mère à Pavlopil.
Cette dernière s’inquiète de la menace constante de la Covid-19 : « J’ai tellement peur du coronavirus que je crains même lorsque les petites sortent s’amuser dehors », dit-elle. « Pour lutter contre la pandémie, il est essentiel de pouvoir se laver les mains souvent. Mais comment pouvons-nous les laver ici, alors que le village est privé d’eau et que chacun surveille chaque litre utilisé ? »
L’eau est un droit et non un privilège
Depuis juin 2019, UNICEF soutient le projet conjoint avec ADRA Ukraine pour approvisionner les personnes vivant le long de la ligne de combat. Le projet comprend également des plans d’installation de pompes et d’équipements de filtration d’eau afin de fournir environ 12 mètres cubes d’eau par mois.
Le droit à l’eau potable et à l’assainissement est inscrit dans la Convention relative aux droits de l’enfant (CIDE), les résolutions des Nations Unies et les Conventions de Genève. UNICEF appelle à la fin des attaques contre les infrastructures hydrauliques et les services publics afin de garantir aux familles et enfants l’accès à l’eau potable, même pendant les conflits.
Aujourd’hui, 750 millions de personnes n’ont toujours pas d’eau potable et chaque année, ce sont plus de 1,7 million d’enfants qui souffrent de diarrhée à cause d’une eau insalubre et 600 000 en meurent.
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