Alors que le conflit dans l’est de l’Ukraine dure depuis plus de sept ans, certains enfants n’ont connu que les obus, la peur et le traumatisme. C’est le cas de Vika, 6 ans, qui se livre à nous avec sa mère.
« Maman, est-ce que tu entends les coups de feu ? », demande Vika à sa mère, Anna.
« Oui… tu as peur ? », répond Anna.
« Non, parce que tu es à côté de moi », affirme Vika.
Tenant la main de sa mère, la jeune fille ne prête pas attention aux sons lointains des mortiers alors qu’elles se dirigent vers l’école. Rien ne semble perturber Vika. C’est la seule vie qu’elle n’ait jamais connue : une vie remplie de tirs, de mines et d’explosions. Ici, dans la ville d’Avdiivka, près de la « ligne de contact » à l’est du pays, des affrontements armés ont lieu depuis plusieurs années. Cette ligne de contact divise les zones contrôlées et non contrôlées par le gouvernement où les combats les plus intenses ont lieu.
Les enfants entre les tirs et les explosions
« Je suis née quand le conflit a éclaté », confie Vika, sans détour.
Anna lui raconte souvent l’histoire de sa naissance, qui est devenue en quelque sorte une légende familiale.
« J’ai voulu aller à Donetsk, une ville voisine pour accoucher parce que je pensais que ce serait plus sûr. Au final, il s’est avéré que les bombardements étaient encore plus intenses », raconte Anna. « Pendant que j’accouchais, une forte explosion a retenti et toutes les fenêtres ont été brisées par une onde de choc. J’ai tout juste réussi à protéger Vika des éclats d’obus ».
De retour à Avdiivka avec sa fille, les bombardements s’étaient intensifiés. Pendant de longues périodes, Anna n’avait ni électricité ni chauffage et se retrouvait à se réfugier à la cave pour lui donner à manger tout en restant en sécurité. Alors que le conflit persistait, la situation d’Anna devenait de plus en plus fragile jusqu’au point de devoir choisir entre acheter de la nourriture pour sa fille ou des produits de première nécessité comme du savon. « C’était vraiment une période difficile », révèle-t-elle avec tristesse.
Un enfant doit avant tout être protégé
Dans l’est de l’Ukraine, de nombreux enfants sont privés de leurs droits les plus fondamentaux comme avoir accès à l’eau et à la nourriture, grandir dans un environnement sain et sûr, pouvoir aller à l’école. Ces enfants sont privés de leur enfance.
Selon l’Organisation des Nations unies (ONU), entre avril 2014 au 31 janvier 2021, plus de 13 000 personnes, dont au moins 148 enfants, sont décédés en raison du conflit dans l’est de l’Ukraine.
Un enfant ne devrait jamais être confronté à des tirs, des obus ou des explosions. En toutes circonstances, il devrait être protégé.