Sur un calendrier accroché au mur de sa cuisine, Dasha, 15 ans, a entouré deux dates au stylo noir : le 24 février et le 10 septembre. La première fait référence au début de la guerre en Ukraine. La seconde, celle du jour où elle est retournée avec sa famille dans sa ville natale, à Izyum, à l’est du pays.
Plus de six mois séparent ces deux dates. Six mois qui ont été marqués par les violences, la peur et les traumatismes. Son appartement avait été entièrement détruit par les bombardements mais la famille est saine et sauve.
La guerre lui a ôté toute joie de vivre
Si Dasha a réussi à s’échapper de sa maison sans aucune blessure physique, le traumatisme reste, quant à lui, présent. Elle a développé une anxiété sévère et, petit à petit, la jeune fille s’est repliée sur elle-même.
« Je n’ai plus d’appétit et j’ai du mal à trouver le sommeil », livre-t-elle. « J’ai constamment envie d’être seule. »
L’UNICEF apporte un soutien psychologique en Ukraine
L’UNICEF et ses partenaires fournissent un soutien psychologique pour panser les cicatrices invisibles des enfants. Nos équipes mobiles, constituées d’un psychologue, d’un travailleur social, d’un avocat et d’un médecin, sillonnent l’Ukraine en voiture et viennent en aide aux familles et aux enfants.
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Depuis le début de la guerre en février 2022, 2,9 millions d’enfants et de personnes ayant la charge d’enfants, ont bénéficié d’un soutien psychosocial grâce à nos équipes.
Ce fut le cas de Dasha. Nos équipes sur place ont été à sa rencontre à Izyum.
« Je n’arrivais pas à mettre des mots sur ce que je ressentais. Je n’avais plus envie de rien », explique Dasha. Désormais, la jeune fille reçoit la visite du psychologue de l’UNICEF une fois par semaine. « Il est difficile d’affronter ses peurs sans avoir les conseils d’un professionnel qui nous guide et nous accompagne. »
Comment vivre avec ce stress post-traumatique
Panser les cicatrices invisibles et les traumatismes : tel est l’objectif de nos équipes.
« Les enfants qui ont subi la guerre et les bombardements ont souvent besoin de l’aide d’un psychologue. Même si de nombreuses familles sont retournées à Izyum, elles vivent dans des conditions difficiles et doivent repartir de zéro. Plus de 70% des immeubles de la ville ont été endommagés et de nombreuses familles vivent sans eau, ni électricité ni gaz », nous indique Svitlana, médecin de l’équipe mobile de l’UNICEF.
« Nous sommes restés sans électricité et sans connexion internet pendant si longtemps que j’ai oublié ce que c’était que d’avoir un téléphone », confie Dasha. « C’était le vide absolu. Je n’avais aucune nouvelle de mes amis, je ne savais pas ce qui se passait dans le monde. J’avais l’impression d’être coupée de tout. »
De l’espoir pour l’avenir
Les séances avec le psychologue redonnent de l’espoir à Dasha. Pendant les séances, elle aborde ses craintes, mais aussi ses rêves et ses objectifs. Plus tard, elle voudrait devenir cheffe cuisinier et avoir son propre restaurant. Pour l’instant, tout ce qu’elle souhaite, c’est simplement fêter son anniversaire. Elle aura 16 ans le 24 février prochain, une date qui à jamais, sera aussi celle du premier jour de la guerre dans son pays.
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