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En mars 2026, les Français se rendront aux urnes pour élire leurs conseillers municipaux. Pourtant, une partie significative de la population risque d’être écartée de ce temps fort politique. Les jeunes de 16 et 17 ans n’ont toujours pas le droit de vote, alors même que la Convention internationale des droits de l’enfant leur reconnaît le droit de participer à la vie démocratique de leur pays.
À travers la nouvelle campagne « Vote à 16 ans aux élections municipales : parce que les jeunes ont une voix !», l’UNICEF France et ses partenaires tels que le Réseau national des juniors associations (RNJA), Démocratie Ouverte, les Jeunes européens, Action éducation et bien d’autres, exhortent les pouvoirs publics à abaisser l’âge de vote à 16 ans pour les élections municipales.
Cette mesure assurerait ainsi la pleine effectivité du droit pour les plus jeunes d’être entendus et de voir leurs opinions prises en compte, comme stipulé dans l’article 12 de la CIDE.
Vote à 16 ans, pourquoi est-ce important ?
Actifs et engagés, les jeunes ne cessent de démontrer leur intérêt pour la vie politique de leur pays. Manifestations, débats, pétitions…ils se démarquent par leur forte implication. Pourtant, cet engouement se heurte trop souvent aux obstacles et idées reçues en tout genre. Les chiffres révèlent que :
73 % des enfants et des adolescents estiment qu’ils ne sont pas assez ou mal associés aux décisions politiques les concernant
42,4% considèrent que les adultes de leur ville (maire, conseillers et élus locaux) n’écoutent et ne prennent pas en compte leurs idées, choix ou avis
Un élève de Terminale sur quatre n’a pas du tout, ou peu, confiance dans le système démocratique
69,8 % des enfants et des jeunes trouvent que les adultes ne communiquent pas suffisamment sur les décisions de leur ville qui les concernent
Ratifiée par la France en 1990, la Convention internationale des Droits de l’Enfant garantit pour chaque enfant le droit d’être entendu. Il revient donc à l’État français d’en assurer la pleine réalisation sur l’ensemble de son territoire.
“Les jeunes de 16 et 17 ans doivent pouvoir exercer le premier des droits civiques : élire leurs représentants.”
Levier de la lutte contre l’abstention, cette mesure encouragerait une participation politique durable et régulière. En Autriche par exemple, 90 % des jeunes de 16 à 18 ans se sont rendus aux urnes dès l’abaissement de l’âge de vote. C’est ici une des preuves que les premiers votes sont cruciaux. Lorsque les citoyens s’habituent à voter tôt, il est plus probable qu’ils votent régulièrement dans le futur. Il est donc essentiel de stimuler l’intérêt politique de la jeunesse.
Permettre aux jeunes de 16 et 17 ans de voter, c’est aussi répondre à un problème majeur en Europe : la mal-inscription sur les listes électorales qui touche 4 jeunes Français sur 10. Une telle mesure leur permettrait d’exercer leur droit de vote tout en étant encore, pour la plupart, dans le milieu familial et scolaire, deux facteurs qui encouragent la participation électorale.





Les municipalités au cœur de la politique des jeunes
“Les élections sont la principale “courroie de transmission’’ de la participation politique des citoyens et le niveau territorial est le terrain idéal pour expérimenter la réduction de l’âge de vote à 16 ans.”
Au plus près des familles, les municipalités jouent un rôle clé dans l’application des droits de l’enfant. Leurs compétences en matière d’éducation, de jeunesse et d’action sociale par exemple sont des piliers importants pour que chaque enfant soit écouté et impliqué dans la vie politique locale.
Espace d’expression privilégié, les élections municipales permettraient aux jeunes de 16 et 17 ans de faire entendre leur voix sur des problématiques qui rythment leur quotidien. L’Allemagne, l’Autriche, la Suisse ou encore la Belgique sont autant d’exemples que, avec le vote à 16 ans, il est possible de réduire le fossé entre les jeunes et la politique tout en écoutant leurs besoins.
Les recommandations de l’UNICEF France
L’UNICEF travaille depuis 2020 pour que l’opinion des jeunes soit prise en compte dans le choix de leurs élus locaux. Nous recommandons :
D’abaisser l’âge de vote à 16 ans aux élections municipales pour une meilleure effectivité du droit d’être entendu
D’améliorer le processus d’inscription sur les listes électorales pour le rendre plus efficient, inclusif et accessible
De renforcer l’apprentissage de la démocratie par la pratique
Abaisser l’âge de vote à 16 ans, c’est avancer vers une démocratie plus équitable, inclusive et représentative. Parce que la voix des jeunes compte, faisons du vote à 16 ans une réalité pour les jeunes en France.