Depuis août 2017, plus de 600 000 Rohingyas ont quitté leurs habitations au Myanmar pour se réfugier au Bangladesh, victimes de violences ethniques et de persécutions.
Dans la crise qui frappe les Rohingyas, les enfants sont en première ligne : ils représentent plus de 60% des quelque 600 000 personnes qui ont fui le Myanmar pour se réfugier au Bangladesh depuis le 25 août 2017. C’est à partir de cette date que les violences se sont intensifiées contre cette minorité ethnique et religieuse. Et tandis qu’une partie d’entre eux a pris le chemin de l’exil, de nombreux autres demeurent au Myanmar, dans des communautés isolées, où ils craignent d’être à leur tour touchés par le nettoyage ethnique qui se poursuit.
Qui sont les Rohingyas ?
Originaires de la côte ouest du Myanmar, dans la région de l’État de Rakhine (anciennement Arakan), les Rohingyas constituent une minorité musulmane au sein d’un pays très largement bouddhiste. Selon nos sources, on dénombre entre 800 000 et 2 millions de Rohingyas. Victimes de discriminations depuis près de 40 ans, ils sont la cible d’un « schéma établi » de domination et d’agression, a constaté l’ONU. Cela inclut de la torture, des mauvais traitements, des enlèvements, des violences sexuelles, des arrestations arbitraires et des attaques contre des civils, des maisons et des lieux de culte.
En 2012, une vague de violences interconfessionnelles entre les communautés bouddhiste et musulmane a fait des dizaines de victimes. Fuyant des persécutions, près de 120 000 Rohingyas ont quitté leur région, mettant en péril le sort de nombreux enfants. Au cours de l’été 2017, de nouveaux affrontements ont eu lieu, suivis d’une féroce répression. Depuis, plus de 600 000 Rohingyas ont fui le Myanmar et l’on peut clairement parler de nettoyage ethnique.
À quelles difficultés font face les Rohingyas ?
Frappés par la violence, les Rohingyas sont arrivés en masse au Bangladesh. Beaucoup d’enfants ont dû marcher des kilomètres durant, sous-alimentés et exténués, au risque de leur vie. Les conditions d’hygiène dans les camps ont fait redouter l’explosion d’une épidémie de choléra. Faute de place, des milliers d’enfants vivent littéralement dans la boue.
Les équipes de l’UNICEF sur place ne peuvent que constater avec horreur la situation des populations. Ordures et excréments à même le sol, égouts à ciel ouvert, accès à l’éducation limité… Le quotidien des enfants dans les camps est épouvantable. Or, d’innombrables enfants ont déjà vécu des tragédies avant d’arriver jusqu’aux camps. Certains ont vu leur famille se faire massacrer, de nombreuses jeunes filles ont été violées et d’autres sont poussées au mariage précoce dès l’âge de 12 ans.
À ce jour, un retour des Rohingyas réfugiés au Bangladesh vers le Myanmar n’est pas envisageable car les conditions de sécurité ne sont pas réunies.
Que fait l’UNICEF pour aider les Rohingyas ?
Cela fait plusieurs années que l’UNICEF et ses partenaires interpellent les autorités pour que les droits fondamentaux des Rohingyas soient respectés. Les politiques discriminantes et les violences ciblées contre les minorités doivent cesseret d’importants investissements doivent être effectués en faveur des écoles et des services de santé.
Pour répondre aux besoins des réfugiés rohingyas au Bangladesh, l’UNICEF s’est empressé de leur acheminer du matériel d’urgence. Un appel de fonds a été lancé afin de recueillir 64,8 millions d’euros pour leur venir en aide. Avec l’action de l’UNICEF et de ses partenaires, la situation s’est peu à peu améliorée, mais les besoins restent criants.
Des puits ont été creusés et des latrines installées au bénéfice de plus de 343 000 personnes. Des campagnes de vaccination et de prévention contre le choléra, la rougeole et la diphtérie ont été menées. Et grâce aux Espaces amis des enfants, 104 000 enfants qui ont vécu des traumatismes importants peuvent se retrouver dans un endroit sûr. De l’eau potable a pu être fournie à près de 230 000 personnes.
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