Le taux mortalité infantile désigne le rapport entre le nombre d’enfants décédés avant leur premier anniversaire et l’ensemble des nouveau-nés vivants. Selon l’UNICEF, 5 millions d’enfants sont décédés avant leur 5 ans et 1,9 millions d’autres sont mort-nés en 2021.
De considérables progrès ont été accomplis pour remédier à la mortalité infantile, mais la situation est toujours grave dans plusieurs régions du monde.
Les efforts entrepris depuis plusieurs années pour lutter contre la mortalité infantile et la mortalité néonatale ont porté leurs fruits. En 1990, on déplorait la mort de 12,7 millions d’enfants de moins de cinq ans. En 2013, ce chiffre a diminué de moitié. Ces progrès constituent un atout indéniable pour atteindre les Objectifs de développement durable. Certains des pays les plus pauvres au monde, comme le Cambodge, l’Éthiopie, le Bangladesh et l’Ouganda ont d’ailleurs réduit d’au moins deux tiers le taux de mortalité des enfants de moins de cinq ans. Entre 2000 et 2015, 50 millions de vies ont pu être sauvées.
Ces avancées ne doivent toutefois pas nous faire oublier qu’aujourd’hui encore, 7000 nouveau-nés meurent chaque jour. La plupart de ces morts surviennent en Asie du Sud et en Afrique subsaharienne, et particulièrement en Inde, au Pakistan, au Nigéria, en République démocratique du Congo et en Éthiopie.
Mettre l’accent sur les enfants de moins d’un an
Les améliorations connues jusqu’ici ont essentiellement touché les enfants de un à cinq ans. Mais trop d’enfants meurent encore dans la première année de leur vie. Chaque année, 2,6 millions de bébés meurent avant d’avoir un mois. Et parmi eux, un million meurent le jour même où ils sont nés. Sans compter les 2,6 millions d’enfants mort-nés. Autant de drames et de tragédies qui marquent et traumatisent à tout jamais les familles concernées.
Pour améliorer le taux de mortalité infantile des nourrissons de moins d’un an, il ne suffit pas d’une campagne de vaccination, il faut une approche systémique, qui prenne en compte la nutrition, l’accès à l’eau et à la santé, mais aussi l’éducation et la protection des populations, et particulièrement des femmes enceintes. Si l’on veut sauver ces vies, il faut intervenir au plus vite et sur tous les terrains.
Dans les pays riches aussi, la mortalité infantile est une préoccupation
On pense d’emblée que les pays riches ont résolu la question de la mortalité infantile. Il est vrai que dans ces États, en moyenne, seuls 3 enfants sur 1000 meurent dans les premiers jours, alors qu’on en dénombre 27 sur 1000 dans les pays les plus pauvres. Mais la richesse d’un pays n’est pas le seul critère déterminant. Dans des pays riches comme le Koweït et les États-Unis, le taux de mortalité infantile s’élève à 4 enfants pour 1000, des chiffres assez proches de ceux de l’Ukraine ou du Sri Lanka, plus pauvres, où le taux de mortalité infantile est de 5 enfants pour 1000 naissances.
Pour remédier à la mortalité infantile, il faut un engagement politique conséquent en faveur du système de santé. Le bien-être des bébés doit être une priorité et les États doivent s’efforcer de garantir des soins de qualité aux populations les plus pauvres ou marginalisées. C’est ce qu’a fait le Rwanda ces dernières années et ce pays aux faibles revenus dénombrait 41 morts pour 1000 naissances en 1990. En 2016, le taux de mortalité infantile est tombé à 17 pour 1000, ce qui lui a permis d’afficher de meilleurs résultats que des pays plus riches, comme la République dominicaine où l’on a recensé la même année 21 morts pour 1000 naissances.
Manque d’éducation et pauvreté : des facteurs aggravants
Outre l’investissement des États en faveur de la santé, le taux de mortalité infantile connaît d’importantes variations suivant que la mère a été scolarisée ou pas. Les bébés dont la mère n’a pas été scolarisée ont deux fois plus de chances de mourir dans les premiers jours que ceux dont la mère a fait des études secondaires. Et quand on naît dans un milieu très pauvre, le risque est 40% plus élevé.
L’analyse de ces données a permis à l’UNICEF de parvenir à un constat très simple : ces enfants ne meurent pas parce qu’ils sont nés prématurés ou qu’ils souffrent de pneumonies. Ils meurent parce que leur famille est trop pauvre ou trop marginalisée pour accéder à des soins de santé. Et c’est la pire des injustices.
Les priorités de l’UNICEF
Pour changer les choses, il faut des agents de santé éduqués, qualifiés, et en nombre suffisant. L’UNICEF insiste sur la nécessité de garantir à chaque enfant et à chaque mère :
- Un espace propre, fonctionnel, où l’on dispose d’eau courante, de savon et d’électricité
- Des médecins et du personnel médical formé en nombre suffisant
- Des médicaments et des produits de premier secours
- Une éducation qui permette à chaque adolescente, à chaque mère et à chaque famille de demander et de recevoir des soins de qualité