Les trois premières années de la vie d’un enfant constituent un moment fondateur pour le développement de son cerveau et il convient de le stimuler pour lui offrir les meilleures chances d’épanouissement dans sa vie.
Dès les premières années de sa vie, un bébé construit et prépare son avenir : avant l’âge de trois ans, son cerveau peut former 1000 connexions neuronales à chaque seconde ! Pendant cette période-clé, le nourrisson acquiert les bases qui lui permettront ensuite d’apprendre et de s’épanouir. Des millions d’enfants n’ont pas accès à cette opportunité en raison d’une alimentation pauvre ou insuffisante, d’un manque de stimulation ou d’une exposition trop élevée à de la violence ou à de la pollution. Cela nuit à leur propre santé, tout d’abord, puis à leur avenir et cela met aussi en péril l’avenir de leur communauté.
Les facteurs de développement du cerveau de l’enfant
Le fait de parler, de chanter, de faire des câlins et de jouer avec un enfant semble de prime abord banal et superficiel. Mais pour un bébé dont le cerveau se développe, ces interactions sont cruciales : elles stimulent en effet l’établissement de connexions neuronales. Privé d’affection, isolé, un enfant finit par se laisser dépérir, ont démontré de nombreux scientifiques.
L’alimentation joue également un rôle majeur : il faut énormément d’énergie pour soutenir l’intense activité cérébrale des 1000 premiers jours de vie. Quand on est un nourrisson, 50% à 75% de la nourriture ingérée est ensuite utilisée pour fournir de l’énergie au cerveau. Une alimentation insuffisante – ce qui est le cas d’un quart des enfants de moins de cinq ans – occasionne des retards de développement et de croissance.
Ce qui perturbe la bonne croissance du cerveau
La violence et la pollution constituent quant à elles des obstacles pour que les enfants grandissent bien. Un jeune enfant témoin ou victime de maltraitance sécrète des hormones de stress qui paralysent son cerveau et empêchent les connexions neuronales. Les microparticules de pollution peuvent de leur côté endommager le tissu cérébral. On estime que dans le monde, 300 millions d’enfants vivent dans des régions où l’air est toxique et où la concentration en microparticules dépasse au moins six fois les normes internationales.
Quand le cerveau d’un enfant ne se développe pas dans de bonnes conditions, les répercussions négatives s’inscrivent dans le long terme. Cet enfant connaît ensuite des difficultés d’apprentissage, a plus de difficultés à intégrer le monde du travail et voit de fait son horizon s’amenuiser.
Les conseils de Boris Cyrulnik, neuropsychiatre
Investir dans la petite enfance, c’est investir dans l’avenir
Les enfants pauvres et défavorisés sont ainsi enfermés dans un cycle qui les retient captifs de la misère : incapables d’atteindre leur plein potentiel cognitif du fait de leurs conditions de vie, ils ne disposent pas des mêmes chances que les autres pour s’épanouir.
Investir pour la croissance du cerveau des enfants a des retombées extrêmement positives. Le financement de programmes pour la petite enfance réduit la pauvreté et accroît les revenus, la prospérité et la compétitivité économique.
Ne rien faire coûte d’ailleurs plus cher aux gouvernements : l’UNICEF estime que l’on dépense deux à trois fois plus pour des programmes sanitaires et éducatifs que si l’on avait au départ investi en faveur de la petite enfance.
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